Les exportateurs algériens de pâtes alimentaires ont perdu 20 millions de dollars depuis l'entrée en vigueur de l'interdiction d'exportation, a indiqué Ali Bey Nasri, conseiller en exportations. Les exportateurs exportaient à 700 dollars la tonne de pâtes pour du blé importé à 240 dollars la tonne, a précisé M. Nasri, en soulignant que le gain était de 400 dollars. Donc, l'Algérie dégageait un excédent devise. Il a indiqué que les producteurs de pâtes importent eux-mêmes du blé pour fabriquer des pâtes en relevant qu'on met ainsi un terme à la sous-traitance. Il a affirmé que «les exportateurs ne produisent pas à partir du blé subventionné». Généralement, note-t-il, les importations sont en blé dur pour les fabricants de pâtes, qui répondent à près de 40% des besoins nationaux en blé. L'Algérien a ainsi raté «une opportunité pour les pâtes algériennes» car en quatre ans, elles ont réussi à pénétrer des marchés» puisque de janvier à août 2009, ils ont exporté pour une valeur de 20 millions de dollars. Selon cet expert en exportation, les raisons de l'interdiction, intervenue en août 2009 par une circulaire ministérielle, ne sont pas d'ordre économique car, hormis la perte de l'excédent en devise, les pertes sont importantes car l'Algérie a perdu des marchés extérieurs comme au Niger, au Mali, au Sénégal, en Mauritanie, en France, en Belgique et aux Etats-Unis. Il a aussi parlé des pertes d'emplois directs et indirects. De plus, cette interdiction a lancé, selon lui, un discrédit sur les exportateurs algériens dont les produits ont disparu subitement des étals à l'étranger. M. Nasri a indiqué qu'il n'existe pas d'interdiction, en principe, en matière d'exportations sauf en cas de menace sur la balance de paiement ou de rareté du produit. Donc, de son avis, «cette interdiction ne se justifie pas». C'est pourquoi les exportateurs souhaitent la levée de cette interdiction. Les quatre plus gros exportateurs de pâtes alimentaires sont Sim (Semoulerie industrielle de la Mitidja), La Belle, Mahbouba et les Moulins Azouz. Pour rappel, l'ex-ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, avait parlé de suspension «temporaire» en avançant que «ces produits alimentaires sont fabriqués à base de blé tendre et dur, subventionnés par l'État qui les achète à 4 000 DA le quintal et les cède aux minoteries à 2 000 DA le quintal». Il avait également signalé que «certains transforment sur les produits importés, d'autres sur les produits subventionnés» en reconnaissant «l'impossibilité de faire le distinguo entre ce qui est acquis auprès de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) et ce qui est importé, donc nous avons décidé de suspendre temporairement l'exportation de ces produits pour une meilleure protection de l'économie nationale».