Même s'il continue actuellement à être cédé à 95 DA le kilogramme, le prix du sucre pourra connaître une baisse dans les prochaines semaines. Sur le marché international, les cours du sucre ont continué à s'effriter cette semaine, plongeant à leurs niveaux les plus bas en neuf mois, alors que les tensions sur l'offre continuaient à se détendre. A Londres, le sucre blanc pour livraison en mai a chuté jusqu'à 463 livres la tonne, son niveau le plus bas depuis fin juillet. Le marché du sucre devrait présenter, selon des analyses, un déficit important cette année, mais les opérateurs anticipent qu'il se réduira l'an prochain. L'autre facteur pesant sur les prix a trait aux tensions sur l'offre qui se sont un peu réduites. En effet, l'Inde a réduit son niveau d'importation au premier trimestre et raffiné du sucre à plein régime. Les révisions à la hausse de la production indienne ont pesé sur les prix. En fin d'année, la région Asie devrait toujours présenter de nouveau un déficit important de sucre, ce qui devrait soutenir les cours, anticipent des analystes. Ainsi, pour eux, «la débandade des prix (...) ne reflète pas un changement réel dans l'offre et la demande mais plutôt un changement de perception» vis-à-vis du sucre. Au tournant de l'année, les cours du sucre ont touché des records depuis 33 ans, à 2356 livres la tonne à Londres et 3510 dollars à New York, dopés par des signes de pénurie, notamment en Inde. Traditionnellement exportateur de sucre, ce pays a dû en importer massivement cette année pour satisfaire ses propres besoins. En Algérie, par contre, les prix restent élevés malgré le recul de la demande, affirment des grossistes. Le producteur privé Cevital dispose pourtant de capacités pour alimenter le marché local et influer sur les prix. En l'absence de régulation, les prix demeurent tributaires de la spéculation. Par ailleurs, la Tunisie a annoncé en ce mois de mars avoir importé 14 000 tonnes de sucre blanc d'Algérie. Et c'est le groupe agroalimentaire algérien Cevital qui est l'exportateur de cette quantité puisque son patron l'a récemment annoncé dans notre quotidien. Pour le marché local, le Pdg du Groupe Cevital, Issad Rebrab, avait tenu à rassurer les consommateurs algériens quant à la disponibilité du sucre. Selon lui, «l'Algérie est à l'abri puisqu'elle dispose d'un stock important qui permettra de répondre à la demande du marché local».