La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) appelle à «des actions concrètes pour la levée de l'état d'urgence en Algérie». La déclaration a été rendue publique hier par le président de la ligue, Me Mostefa Bouchachi, lors d'une conférence de presse tenue en marge du congrès. Dans une information rapportée par l'Afp, Me Bouchachi a appelé les partis politiques, les organisations non gouvernementales, la presse et toute la société civile «à travailler ensemble pour des actions concrètes contre l'état d'urgence» considéré par la Laadh comme «un obstacle majeur à la promotion des droits de l'homme». Dans un rapport sur les droits civils et politiques élaboré à l'issue du congrès, la Laddh a estimé que l'état d'urgence en vigueur depuis 1992, «instauré à l'origine pour lutter contre le terrorisme des années 90, est progressivement apparu comme dirigé contre le citoyen qui a pour souci de défendre ses droits». Dans le même contexte, le document précise que «les Algériens subissent avec résignation la banalité de la violence politique et du terrorisme, à laquelle s'ajoutent la banalisation du crime et du grand banditisme et la délinquance de droit commun». Et «malgré une amélioration sensible de la situation sécuritaire, la torture reste une pratique courante dans les commissariats», lit-on dans le rapport. Ce dernier dénonce, par ailleurs, «l'ancrage de la fraude électorale dans la vie politique, le recul de la liberté d'expression lié au maintien de l'état d'urgence et à la pénalisation des délits de presse». En s'appuyant sur le rapport, le président de la Laddh, réélu à l'issue du congrès, a indiqué que «les libertés d'association et de réunion connaissent depuis plus d'une décennie une régression continue et un étouffement paralysant». Il a ajouté que «l'Etat doit garantir la liberté de culte reconnue par la Constitution». Il y a lieu de noter que l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, représentant de l'Union européenne, a assisté aux travaux du congrès lancés jeudi dernier aux côtés des délégués de la Fédération internationale des droits de l'homme (Fidh), du Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme et d'ONG étrangères, dont une ONG tunisienne.