C'est ce qu'ont clamé les avocats des trois inculpés incarcérés depuis le 9 mars lors du procès en renvoi dont l'audience s'est déroulée sous la présidence d'un magistrat expéditif. 7 années de prison ont été requises par le procureur tandis que la relaxe a été demandée par la défense qui a mis en évidence «le manque de preuves tangibles». «Où sont les téléphones saisis par la police lors de l'arrestation de nos clients ?», s'est écrié Me Chorfi qui a voulu mettre en relief l'absence de pièces à conviction prouvant «si les policiers avaient exploité les numéros enregistrés, déterminé et identifié la personne à l'origine des appels et prouver le bien-fondé des déclarations des prévenus arrêtés dans des conditions douteuses par les policiers qui ont découvert les 28 grammes de kif dans la Clio, bien après leur arrestation en catimini». «Vous jugez à la barre et, en revanche, je demande la présentation de la pièce à conviction, à savoir le téléphone de mon client», a tonné Me Chorfi qui, dans sa plaidoirie, n'a pas hésité à parler de cabale montée par des individus pour nuire à son client, vendeur de pièces détachées. De là, il a mis en évidence ce qu'il a appelé «les carences en matière de procédures». Pour prouver les insuffisances et les transgressions de la loi, il dira : «comparez le rapport de police et vous trouverez des indices révélateurs (fausses affiliations des prévenus). Il indiquera également que «le parquet se devait de procéder à un examen toxicologique pour prouver que les détenus ne consommaient pas de drogue et encore moins la revendaient». Prenant le relais, Me Hamdani s'interrogera sur les raisons qui ont poussé les policiers à procéder à la fouille du véhicule en l'absence des prévenus, signifiant de la sorte que cette substance pouvait être mise dans le véhicule par une tierce personne. «Les prévenus n'ont pas été arrêtés en flagrant délit et la drogue n'a pas été découverte en leur présence, ce qui exacerbe le sentiment que mon client a fait l'objet d'un complot ourdi par des personnes ayant des intentions de nuire.» Le procureur de la république, dans son réquisitoire, requerra 7 année de réclusion criminelle contre les accusés, de même que le versement d'une amende de 100 000 DA pour chacun des inculpés. Le verdict sera rendu le 6 avril prochain. Les faits Le 9 mars, alors que les trois prévenus se rendaient, à bord d'un véhicule de type Clio, à Baraki pour rencontrer une personne qui projetait d'acquérir une Mercedes appartenant à l'un des trois inculpés, ils furent arrêtés à 22h00 par les services de police au moment où ils s'apprêtaient à stationner à l'intérieur du parking de l'hôtel El Forsene où ils avaient rendez-vous avec le pseudo acheteur. Ce dernier ne sera pas mentionné dans le dossier. A leur grande surprise, les policiers ont procédé à leur arrestation en prenant soin de les déposséder de leurs téléphones portables. Des portables qui ne seront pas considérés comme des pièces à conviction.