Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, va proposer de réduire la production de gaz aux membres du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) lors de la réunion d'Oran pour rééquilibrer le prix qui a atteint un niveau très bas de 4 dollars sur le marché spot. Ce prix actuel du gaz naturel n'est «pas viable» pour les producteurs, a indiqué M. Khelil dans une déclaration à la presse juste avant l'ouverture des travaux du Forum international de l'énergie à Cancun, (Mexique) mardi dernier. Il a expliqué que «le prix parfait pour le gaz serait celui du baril de pétrole divisé par six. Historiquement, il a été divisé par dix, mais actuellement c'est par vingt, et ce n'est pas viable pour les pays producteurs». Il a estimé que le cours devrait s'établir «à 8 ou 9 dollars». Selon lui, il existait un surplus sur le marché mondial de cette matière, gonflé par le défaut des importations américaines, maintenant que les Etats-Unis produisent du gaz non conventionnel. Il est à indiquer que l'Algérie, qui est le troisième producteur pétrolier d'Afrique derrière le Nigeria et la Libye, est le premier producteur africain de gaz avec plus de 50% de la production de gaz du continent. Elle est membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Le prix du gaz est étroitement lié au prix du baril de pétrole qui tourne, pour sa part, autour de 80 dollars actuellement. Même si ce niveau de prix satisfait producteurs et consommateurs, sa stabilité n'est pas garantie en raison de l'incertitude sur la reprise économique et des troubles dans des pays producteurs comme l'Iran, l'Irak ou le Nigeria, d'autant que le marché n'échappe pas à la spéculation. C'est pourquoi pays producteurs et consommateurs se réunissent depuis mardi à Cancun (Mexique) lors du 12e Forum international de l'énergie (IEF), en se fixant comme principal objectif de freiner la volatilité des cours du pétrole qui a affolé les marchés ces deux dernières années, et du coup, le marché du gaz a vu les prix chuter pour contrecarrer la hausse au niveau du marché à long terme. Pour remettre de l'ordre sur le marché, l'Opep et l'AIE comptent définir un calendrier d'action dans la déclaration ministérielle lors de ce rendez-vous de Cancun. Cette édition du FIE réunit les ministres de 64 pays producteurs et consommateurs de 90% de l'énergie mondiale.