La direction de l'Office national des œuvres universitaires a fait l'objet d'une visite inopinée, la semaine écoulée, d'inspecteurs de l'IGF, organisme de contrôle relevant du ministère des Finances. Du coup, c'est la gestion des œuvres universitaires, dotées, faut-il le préciser, d'une enveloppe de 60 milliards de dinars, qui est passée au peigne fin. «C'est une visite d'inspection somme toute ordinaire et qui s'inscrit dans le cadre d'un processus régulier de contrôle des œuvres universitaires», nous confirme un des responsables de la direction de l'Onou. «Ce n'est pas la première fois que l'IFG se déplace au niveau de la direction générale de l'Onou pour des missions d'inspection», a-t-il ajouté. Il soutient aussi qu'un tel processus trouve sa logique dans la volonté manifeste qu'affiche la tutelle quant à parvenir à une meilleure maîtrise de la gestion des œuvres universitaires. Celles-ci, et de l'avis de beaucoup d'observateurs, se caractérisent par beaucoup de carences dont la plus indéniable est celle mettant à nu ce paradoxe existant entre le budget astronomique attribué annuellement par l'Etat pour le fonctionnement des œuvres universitaires et la prestation souvent jugée médiocre prodiguée aux étudiants en matière de prise en charge sociale. Un tel constat peu reluisant ne cesse de faire l'objet de critiques acerbes dirigées à l'adresse des responsables du secteur de l'enseignement supérieur. Des critiques qui ont amené, selon notre source, «le département de Rachid Harraoubia à solliciter les services de l'IGF en vue d'actionner des enquêtes régulières qui ont pour object de parer à toute anomalie dans la gestion des œuvres universitaires». Opacité et passation de marchés douteuse Notre source persiste et signe sur la détermination de la tutelle quant à en finir avec l'opacité caractérisant le mode de gestion des œuvres universitaires, notamment dans son aspect lié à la passation des marchés. «Ce n'est plus un secret pour personne que de dire qu'il existe bien des lobbies tissant des relations étroites avec les gestionnaires des œuvres universitaires dans l'objectif de bénéficier de plus de marchés de fournitures contractés de façon douteuse», soutient encore notre source. Ce qui ouvre la porte grande ouverte aux tentatives de corruption, dont certaines d'ailleurs ont été démantelées par les services de police et leurs auteurs arrêtés et emprisonnés. Notre source rappelle en ce sens l'arrestation par le passé de plusieurs directeurs des œuvres universitaires de la région du centre du pays qui ont été appréhendés en flagrant délit de corruption. De tels scénarios, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique semble faire des mains et des pieds pour qu'ils ne se reproduisent plus, vu qu'ils portent atteinte à l'image de marque de l'université algérienne. Cela dit, parvenir à contrôler toutes les activités de l'Onou est loin d'être une sinécure. Cet organisme, créé en 1995, est chargé de la gestion de près de 250 cités universitaires où sont hébergés pas moins de 50 000 étudiants.