L'état de santé des six militants sahraouis des droits de l'homme en grève de la faim dans la prison marocaine de Salé s'est «dangereusement détérioré», ont affirmé des défenseurs des droits de l'homme. Incapables de bouger, de marcher ou de parler, les grévistes n'ont pas quitté leurs cellules depuis vendredi dernier, a indiqué la même source, qui souligne que l'administration pénitentiaire marocaine ignore leurs revendications légitimes d'un procès équitable ou de leur libération. Selon les mêmes sources, les souffrances de Ali Salem Tamek s'accentuent avec les difficultés respiratoires, l'asthme et les vomissements alors que Brahim Dahan est encore incapable de bouger son bras droit et souffre de douleurs aiguës à l'estomac. Le détenu politique Hamadi Naciri souffre de douleurs cardiaques et de tachycardie, Yahdih Tarouzi de douleurs cardiaques et abdominales et Rachid Seghair de douleurs articulaires. Les six détenus politiques observent depuis le 18 mars une grève de la faim illimitée pour revendiquer un procès équitable ou leur libération inconditionnelle, souligne l'agence de presse sahraouie (SPS). Le président sahraoui appelle le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à assumer ses responsabilités vis-à-vis de la situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. Le président sahraoui a évoqué la détérioration de la situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés y compris la situation des détenus politiques sahraouis en grève de la faim et faisant face au danger de mort dans les prisons marocaines. Il a indiqué que le Front Polisario avait déjà informé la présidence du Conseil de sécurité, le 16 novembre dernier, de l'arrestation de sept détenus sahraouis militants des droits de l'homme dans la ville de Casablanca le 8 octobre 2009, à leur retour d'une visite aux camps des réfugiés sahraouis. Le président sahraoui a affirmé que les autorités marocaines avaient accusé les sept détenus de «trahison, de complot et de menace contre la sécurité de l'Etat», ajoutant que ces derniers étaient à ce jour incarcérés dans la prison marocaine de Salé en attendant un procès militaire. Il a ajouté que d'autres détenus sahraouis à la prison de Tiznit avaient rejoint le mouvement de grève de la faim suivi également par d'autres détenus dans les prisons de Taroudant, Ait Meloul, Boulamaharez, Inzegane et Kenitra. Le président sahraoui a fait remarquer que ces développements «dénotaient encore une fois de l'échec cuisant du Conseil de sécurité à appliquer l'autodétermination du peuple sahraoui conformément à ses résolutions» et à trouver un mécanisme fort de contrôle des droits de l'Homme au Sahara occidental. Le président sahraoui, qui a rappelé que Ban Ki Moon avait souligné dans son dernier rapport sur l'évolution de la situation au Sahara occidental que les Nations-Unies «veillent à la préservation des droits de l'Homme à travers l'ensemble de leurs missions partout dans le monde», notant toutefois que «ces efforts sont vains au Sahara occidental car la Minurso ne jouit pas d'un mécanisme précis lui permettant de contrôler les droits de l'Homme». Le président sahraoui a, par ailleurs, passé en revue les recommandations du rapport établi par le bureau du Haut commissariat des droits de l'Homme de l'ONU qui a insisté sur l'impératif de suivre de près la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental et dans les camps des réfugiés sahraouis. Le président sahraoui a enfin émis le vœu de voir le Conseil de sécurité démontrer l'attachement des Nations unies à leurs engagements vis-à-vis du peuple sahraoui et souligner leur rôle dans l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination promis au peuple sahraoui depuis près de 20 ans. (SPS)