Même si l'intersyndicale de la santé que constituent le SNPSSP et le SNPSP a décidé de suspendre la grève déclenchée depuis plus de quatre mois, au lendemain des menaces brandies par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, l'organisation syndicale continue à maintenir la pression sur la tutelle et annonce des actions de protestation, dont un rassemblement pour mercredi au CHU Mustapha Pacha. Les deux syndicats autonomes de la santé publique ont, en effet, refusé de prendre part à la réunion de conciliation que Saïd Barkat a proposée. M. Merabet, secrétaire général du SNPSP, explique ce refus par le fait que les premières réunions organisées n'ont pas servi à grand-chose, si ce n'est à la signature de PV de non-conciliation sur les négociations entamées concernant le dossier du régime indemnitaire. Le Dr Yousfi, SG du SNPSSP, a, pour sa part, précisé qu'il refuse de reprendre le dialogue, «tant qu'il n'y aura pas de meilleures propositions». Ainsi, le bras de fer entre les deux parties perdure, et ce, au détriment des citoyens qui souffrent des retombées négatives engendrées par ce conflit, notamment le report des rendez-vous urgents des malades, particulièrement ceux des séances de chimiothérapie des cancéreux. Décidés, les médecins ne reculent devant rien, alors que ces attentes peuvent s'avérer fatales. Certes, leurs conditions de travail sont à dénoncer, mais il reste inconcevable de prendre en otage les malades pour arriver à leurs fins. Alors peut-on parler d'une mauvaise gestion de la tutelle qui n'arrive pas à calmer les tensions qui règnent dans le secteur, ou faut-il conclure à une mauvaise volonté de la part des formations syndicales ? Il est vrai que ces mêmes syndicats ont essayé à plusieurs reprises de manifester leur mécontentement à travers des débrayages, mais pour une durée limitée dans le temps, même si ces actions n'ont pas porté leurs fruits. Mais, cette fois, ces mêmes syndicats affichent une détermination ferme pour aller jusqu'au bout de leurs revendications. Dans ce cadre, le Dr Yousfi a bien précisé que «le ministre n'a rien fait de concret quant à nos revendications bien qu'il annonce le contraire. Lorsqu'on veut régler les problèmes, il faut aller au fond des choses; malheureusement, on est en train de tourner autour du pot». Le brassard noir, signe de mécontentement Certes, les deux syndicats ont appelé leurs adhérents à reprendre graduellement le travail, mais avec un brassard noir durant leur exercice au niveau des structures sanitaires. Le brassard est un signe de colère contre la tutelle qui «refuse de prendre en charge les doléances socioprofessionnelles soulevées depuis plusieurs années». Les syndicats ont décidé, par ailleurs, de ne pas lâcher prise et décident d'entreprendre plusieurs actions de protestation pour le mois en cours, notamment la tenue de rassemblements nationaux afin d'exprimer encore une fois leur colère et leur ras-le-bol quant à leur situation jugée «catastrophique». D'ailleurs, le Dr Yousfi a précisé que leur mouvement ne prend pas fin. «Nous faisons une trêve pour pouvoir évaluer la situation et voir ce qui a été réalisé sur le terrain.» Alors que le premier rassemblement, qui a eu lieu le 3 avril dernier au centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha a été, selon ses organisateurs, une vraie réussite, le deuxième se prépare pour mercredi sur le même lieu. Les deux leaders de l'intersyndicale annoncent, d'ores et déjà, une large mobilisation des médecins généralistes et spécialistes. D'autres actions similaires sont prévues à travers les grandes wilayas du pays le même jour.