Les importations des véhicules, en constante augmentation depuis ces cinq dernières années, ont entraîné des besoins importants en pièces de rechange et en lubrifiants. Avec un parc automobile estimé par le ministère des Transports à plus de 5 millions d'unités, les besoins en lubrifiants dépassent les 150 000 tonnes par an, un marché d'où plusieurs opérateurs nationaux et étrangers tirent grandement profit. Le marché des véhicules procure, en effet, des ressources financières inestimables. Outre le gain arraché par les concessionnaires distributeurs des différentes marques, d'autres intervenants de la chaîne bénéficient de ce secteur juteux. D'abord, il y a l'Etat, qui a instauré les taxes sur les véhicules neufs et les vignettes automobiles. Ensuite, les commerçants de pièces de rechange et les opérateurs intervenant dans la chaîne d'entretien et de maintenance. Les ateliers de contrôle technique ne sont pas en reste, avec cette obligation d'homologation exigée par les pouvoirs publics. Dans le domaine des lubrifiants, le marché algérien est en pleine mutation. Selon Naftal, filiale de Sonatrach, la demande est en croissance soutenue. Etant donné la subvention des prix des carburants, les automobilistes algériens roulent sans tenir compte du kilométrage, ce qui induit aujourd'hui des frais d'entretien et de suivi des voitures, tels que la vidange. Des groupes mondiaux partagent le marché national, notamment Total Lubrifiants, Shell ainsi que Esso Mobil. La marque BP est présente en Algérie à travers la société Petroser, ayant créé une filiale de production et de commercialisation de lubrifiants semi synthétiques et synthétiques. Elle s'est dotée d'une usine de fabrication de lubrifiants avec un investissement neuf répondant aux standards internationaux, lit-on dans une note de présentation. Elle assure le mélange des huiles de base algériennes avec des additifs importés pour fabriquer un lubrifiant devant répondre aux exigences du parc algérien tant ancien que récent. Des produits sous licence BP proposés aux consommateurs algériens L'ouverture des activités de distribution des produits pétroliers et de lubrifiants à la concurrence suscite toujours l'intérêt des firmes mondiales. Les autorisations d'investissements et d'agréments sont délivrées par l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). Cette institution a été créée par le ministère de l'Energie et des Mines afin de garantir une transparence et une meilleure organisation du secteur des hydrocarbures. Selon des sources proches de la direction générale de cette autorité, il a été décidé récemment de suspendre les autorisations de distribution des produits lubrifiants jusqu'à nouvel ordre. L'Etat entend encourager Naftal, surtout dans le cadre de la nouvelle autoroute Est-Ouest, où l'entreprise publique a eu l'exclusivité de gérer les stations de distribution de carburants et autres services liés à son champ d'activité. Une décision qui serait liée au peu d'empressement des entreprises étrangères à investir dans les infrastructures et installations indispensables à l'exercice de cette activité.