La position officielle de l'Algérie sur l'utilisation de l'atome a été exprimée par le ministre des Affaires étrangères, hier, au sommet sur la sécurité nucléaire de Washington. Il a également appelé à une session extraordinaire de l'ONU sur le désarmement nucléaire, chimique et bactériologique. Le ministre des Affaires étrangères, qui représente le chef de l'Etat au sommet sur la sécurité nucléaire de Washington, a précisé que l'Algérie est l'un des nombreux pays de la planète à avoir opté d'emblée pour l'usage pacifique de l'énergie atomique. Le ministre a rappelé dans ce cadre que notre pays a ratifié la convention sur la protection physique des installations et matières nucléaires déposée auprès de l'AIEA, telle qu'amendée par la conférence des Etats parties en juillet 2005, et a adhéré à la résolution 1540 du Conseil de sécurité de l'ONU. Indiquant que l'Algérie fait partie d'une majorité de pays ayant opté pour l'atome civile, y compris en matière de recherche et de développement, M. Medelci a cité le renforcement du dispositif réglementaire en matière de contrôle des sources radioactives ainsi que l'adoption d'un programme de sécurisation des sources radioactives de haute activité en coopération avec l'AIEA. Le ministre a rappelé que l'Algérie a adopté des dispositifs à même d'assurer la sécurité de ces installations et leur contrôle périodique par les instances internationales habilitées. M Medelci a par ailleurs annoncé la finalisation prochaine d'un projet de loi sur la sécurité nucléaire qui comportera de nouvelles mesures et dispositions visant à mieux structurer, organiser et protéger les activités nucléaires civiles de l'Algérie. Abordant les relations entre l'Algérie et l'AIEA, M. Medelci a indiqué que «nous poursuivons un programme de travail robuste, dans un esprit d'entente et de consolidation des acquis». Appel à une session extraordinaire de l'ONU Par ailleurs, a rappelé M. Medelci, l'Algérie n'a jamais enregistré d'incident ou d'acte terroriste ciblant des sites, des installations ou des matières nucléaires, «y compris durant une décennie entière au cours de laquelle le terrorisme aveugle frappait sans distinction et ciblait tout type d'infrastructures». Pour l'Algérie, la sécurité nucléaire exige l'adoption de mesures additionnelles à la convention sur le terrorisme nucléaire et à la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité des Nations unies. D'autres mécanismes internationaux sont nécessaires pour empêcher des acteurs non étatiques d'accéder à des armes nucléaires ou de destruction massive, a-t-il affirmé. Il a, en outre, appelé à la tenue d'une session extraordinaire de l'assemblée générale des Nations unies consacrée au désarmement nucléaire, chimique et biologique et au renforcement de la coopération technique à travers l'AIEA sur un plan bilatéral, régional et multilatéral. Pour le ministre des Affaires étrangères, ce sommet «offre l'opportunité de réaffirmer la validité des objectifs qui fondent nos obligations individuelles et collectives et de non-prolifération nucléaire et nos droits souverains à une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire». Ce sera aussi l'occasion de «réhabiliter le principe selon lequel la sécurité est une et indivisible et que l'on ne saurait, de ce fait, tolérer au Moyen-Orient, par exemple, la persistance d'entraves à l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires et de destruction massive», a-t-il poursuivi. «Nous ne sommes pas réunis pour endosser des doctrines de sécurité basées sur le maintien d'arsenaux nucléaires. Nous sommes réunis, au contraire, pour exprimer notre grave préoccupation à l'égard de ces arsenaux nucléaires capables de détruire des centaines de fois notre planète, et dont nous demandons l'élimination et le démantèlement définitifs», a conclu M. Medelci.