Devant les participants au Sommet sur la sécurité nucléaire, à Washington, l'Algérie a renouvelé son intention de mettre l'atome au service des « applications civiles » et préparer, par là même, « l'après-pétrole ». Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a ainsi plaidé en faveur de l'installation d'une centrale nucléaire à usage civil en Algérie, arguant du fait que des mesures ont déjà été prises pour éviter d'éventuels accidents. « La protection des installations et matières nucléaires civiles est conçue par mon pays comme un processus en quête permanente d'amélioration et de renforcement », a affirmé M. Medelci, cité par l'APS. Le ministre des Affaires étrangères avait à cœur de souligner les efforts entrepris par l'Etat pour renforcer le dispositif réglementaire en matière de contrôle des sources radioactives, notamment pour ce qui est de leur détention, de leur utilisation et de leur importation ainsi que l'adoption d'un programme pour la sécurisation de celles de haute activité, en coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le ministre a ainsi annoncé qu'un projet de loi sur la sécurité nucléaire, actuellement en cours de finalisation, comportera de nouvelles mesures et dispositions visant à mieux structurer, organiser et protéger les activités nucléaires civiles de l'Algérie. Ceci est d'autant plus important que l'Aiea a manifesté, à maintes reprises, sa méfiance des pays qui rêvent de nucléaire civil sans que leurs ambitions soient en coordination avec leur niveau de développement. Les Etats-Unis craignent notamment que des matériaux radioactifs ne tombent entre les mains de terroristes. M. Medelci s'est voulu rassurant à ce propos : « Nous avons consenti des efforts pour honorer nos obligations en matière de "sécurité nucléaire"qui nous ont permis de récolter des résultats positifs dans la mesure où l'Algérie n'a jamais enregistré d'incident ou d'acte terroriste ciblant des sites, des installations ou des matières nucléaires, y compris durant une décennie entière au cours de laquelle le terrorisme aveugle frappait sans distinction et ciblait tout type d'infrastructures. » Pour l'Algérie, des mesures additionnelles à la Convention sur le terrorisme nucléaire et à la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité des Nations unies et, sans doute, d'autres mécanismes internationaux « sont nécessaires pour empêcher des acteurs non étatiques d'accéder à des armes nucléaires ou de destruction massive », a-t-il affirmé. Le représentant de l'Algérie au Sommet sur le nucléaire a salué les efforts entrepris par les présidents américain et russe pour réduire leur arsenal nucléaire, appelant à la tenue d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée au désarmement nucléaire, chimique et biologique et au renforcement de la coopération technique à travers l'AIEA sur un plan bilatéral, régional et multilatéral.