Le procès de l'ancien ministre de l'Intérieur français, Charles Pasqua, poursuivi dans trois affaires de corruption lorsqu'il était en poste entre 1993 et 1995, s'est ouvert hier devant la Cour de justice de la République (CJR). Poursuivi pour «complicité et recel d'abus de biens sociaux» et «corruption passive par personne dépositaire de l'autorité publique», le sénateur, qui a fêté ses 83 ans dimanche, encourt jusqu'à dix ans de prison devant cette juridiction spéciale. Composée de trois magistrats et douze parlementaires, la cour, créée pour enquêter sur les présomptions de crimes et délits commis par des ministres dans l'exercice de leurs fonctions, siège pour la quatrième fois en 17 ans. L'audience pourrait embarrasser l'Elysée car Charles Pasqua a conservé des liens étroits avec la droite et Nicolas Sarkozy. Sur deux semaines, le procès verra défiler à la barre une soixantaine de témoins parmi lesquels Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, convoqué en qualité d'ancien directeur de cabinet adjoint et homme de confiance de Charles Pasqua à l'Intérieur. Charles Pasqua nie les accusations et soutient que ces affaires ont été montées de toutes pièces pour l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle de 2002 contre Jacques Chirac. Le verdict sera rendu à l'issue des débats,