Les enjeux autour du gaz naturel demeurent d'actualité puisque cette énergie répond à plusieurs avantages comparatifs que les autres formes d'énergie n'ont pas, notamment le coût des investissements relatifs à l'industrie gazière et la disponibilité des procédés de liquéfaction ainsi que sa propreté, selon les experts présents à la 16e conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (GNL 16) qui prendra fin aujourd'hui. En ce premier jour de la 16e Conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (GNL 16), qui s'est déroulée hier à Oran normalement, selon le programme prévu pour deux jours seulement, les experts ont mis l'accent sur les perspectives du marché gazier qui a connu des changements radicaux suite à la crise économique mondiale ayant précipité les prix du gaz dans une chute sans précédent, notamment en raison du surplus d'offre et la baisse de la demande. Cette énergie avait connu une évolution significative avant 2008. La crise économique de 2009 a eu un impact négatif sur le GNL avec les changements dramatiques qui se sont produits sur le marché qui, à la fois manquait d'approvisionnement et un surplus de l'offre, a indiqué Luc Speeleveld, ingénieur en mécanique à Gaz de France (GDF), en poste à Trinité et Tobago, lors de la communication qu'il a présentée à la place de son collègue Philippe Olivier qui n'a pas pu se déplacer en raison de la fermeture des aéroports suite à l'éruption volcanique en Islande. En 2008, les prévisions, selon lui, portaient sur une capacité de 25 millions de tonnes mises sur le marché mondial annuellement et 500 millions de tonnes d'ici 2020. Cet expert a été rassurant quant aux nouveaux projets mis en œuvre. A ce sujet, il dira : «Tous les nouveaux projets vont être menés à termes.» Il a signalé qu'actuellement le marché du GNL constitue 8% de la demande mondiale en gaz. Cette année, a-t-il relevé, offre une meilleure vision sur la consommation grâce au transport par pipelines, notamment dans trois pays, à savoir le Qatar, la Russie et le Yémen qui ont déployé des efforts dans ce sens. S'agissant de la réduction de la demande, elle est de 9%, notamment de la part de l'Indonésie et du Nigeria alors que les pays du Moyen-Orient ont redirigé leur production exportable, destinée à l'Europe vers l'Ouest, donc l'Inde et la Chine, a-t-il noté en soulignant que la situation serait pire s'il n'y avait pas la demande de ces deux pays émergents car le surplus serait de 503 milliards de mètre cubes de GNL, en 2009. Le Qatar, un concurrentde l'Algérie surle marché anglais Selon M. Speedleveld, la part de marché du gaz conventionnel est de 45% actuellement. De plus, la Grande-Bretagne a multiplié ses importations en gaz par dix et le Qatar occupe 18% du marché anglais. Ce cas est représentatif, selon lui, car le Qatar a mis sur ce marché 11 milliards de mètres cubes en 2009 et ses exportations vont continuer à augmenter dans l'avenir. Donc le Qatar devient un sérieux concurrent de l'Algérie sur ce marché. Pour sa part, Ahmed Al Khulaifi, de Qatargas, a indiqué que son pays a vendu tout son volume de gaz sur le marché spot et moins de dix cargos par an sont disponibles sur ce marché encore. Ses capacités sont estimées à 2,5 milliards m3 sur un seul pipe dont les deux tiers sont exportables. La Russie vise le leadership sur le marché du GNL Lundi, à l'ouverture officielle du GNL 16, l'ambassadeur de Russie, Alexander Egorov, a lu l'allocution du ministre de l'Energie de son pays, Serguei Shmatko, dans laquelle il a présenté les importants investissements déployés par le géant gazier russe Gazprom, principal concurrent de Sonatrach. Il a signalé que sur les 27% des ressources en gaz prouvées eu Europe, la part russe constitue actuellement 25% destinés au marché de l'Union européenne (UE). Elle sera de 30% d'ici 2030. Ce pays s'est engagé a fournir 180 milliards m3 au marché anglais en contrats à long terme sur 20 ans qui seront graduellement augmentés. Gazprom transforme 100 millions de tonnes de GNL par an prévus pour l'UE et d'autres marchés dits prioritaires. Enfin, le Yémen, qui a débuté son exportation de gaz non conventionnels en novembre 2009, constitue l'autre acteur qui devra peser sur le marché du gaz et compte augmenter sa production dans les prochaines années. Dans ce sens, il compte sur le savoir-faire de l'Algérie mais pas seulement. Ses capacités ont atteint 6,5 millions de tonnes de gaz en 25 ans. Ce pays a émis son souhait d'intégrer le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) lors de la 10e réunion du forum qui s'est tenue à Oran lundi. De notre envoyée spéciale