C'est avec émotion que Suzanne El Farrah El Kenz a présenté, mardi dernier, son ouvrage La maison du Néguev à la librairie Chihab. Paru récemment aux éditions Apic, ce livre qui est un récit autobiographique relate la vie mouvementée et jalonnée d'exils de la jeune Palestinienne Suzanne El Farrah. «Cet ouvrage a été fait pour exorciser ce mal-être qui est en moi», dit-elle. Mais c'est aussi un cadeau empoisonné pour mes enfants Selma et Anis, au regard de cette Palestine spoliée. C'est l'histoire d'une jeune fille et d'une famille exilée qui a vécu dans divers pays, dont l'Egypte, l'Arabie Saoudite, la Tunisie, et s'est établie en Algérie durant de nombreuses années pour connaître encore un autre exil en France suite aux événements terroristes. A croire que tout Palestinien semble voué à l'exil, semble dire l'auteur. A ce sujet, Suzanne explique que, malgré ses moments d'insouciance à l'université à Alger, «elle a été rattrapée par les événements qui ont secoué l'Algérie». D'où ce nouvel exil en France pour échapper à la horde terroriste. L'auteur se trouve de nouveau confronté à cet exil forcé, et l'histoire se renouvelle avec cette fois-ci ses enfants. L'écrivain insiste sur le fait que «cette narration n'est pas travestie ni enjolivée». Dans ses multiples récits, elle évoque ses dépossessions intimes à travers cette maison du Néguev et collectives de son pays. «Ce récit qui se décline comme un journal n'a pas d'ordre chronologique. Il débute par le retour à cette maison du Néguev et revient sur la Palestine», explique-t-elle. Cet ouvrage écrit avec émotion, sentiments et ressentis dévoile cet exil forcé de tout un peuple dont la bravoure n'est guère émoussée depuis de très nombreuses décennies. Ce manque, cette impression de n'être de nulle part malgré ses attaches à Beer Sheva, Suzanne la ressent comme une plaie lancinante. L'ouvrage de Suzanne pose avec acuité le problème palestinien dont la résolution tarde à venir.