C'est l'une des infrastructures de base d'envergure titanesque sur laquelle est misé non seulement le désenclavement de la région sahélo-saharienne, mais aussi et surtout sa sécurisation et de surcroit son extraction aux affres du terrorisme sévissant de cette contrée fortement démunie. Il s'agit de la transsaharienne reliant Alger à Lagos, capitale du Nigeria, sur une distance globale de 4500 km, plus qu'une simple voie autoroutière mais une opportunité de développement à caractère socioéconomique du sud algérien et des pays de la bande sahélo-saharienne limitrophes. La Transsaharienne, un vieux projet dont la conception remonte aux années 1960, n'a été mise en chantier qu'à partir des années 2000, sous l'égide des autorités algériennes, plus précisément du ministère des Travaux publics. M. Amar Ghoul qui a présidé hier la séance d'ouverture des travaux de la 25e session du comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) qui se tient à Alger mettra l'accent sur l'importance de ce projet s'inscrivant «dans le cadre d'un maillage harmonieux et socioéconomique entre les six pays membres concernés». Il s'agit de l'Algérie, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Tchad et de la Tunisie. L'état d'avancement de la transsaharienne, les situations techniques liées à ce mégaprojet de même que les aspects ayant trait à son financement sont entre autres les points retenus à l'ordre du jour de cette 25e session du CLTR dont le coup de starter a été donné hier à l'hôtel El Aurassi par le ministre des Travaux publics Amar Ghoul en présence de Abdelkader Messahel et des ambassadeurs des pays concernés accrédités en Algérie ainsi que des représentants d'établissements financiers d'envergure africaine que sont les banques Badea, Bid et Bad. L'impératif d'un financement immédiat Sur l'axe principal de la transaharienne reliant Alger à Lagos, les travaux qui restent à réaliser se rapportent à un tronçon de 223 km s'étalant de la frontière algérienne jusqu'à à la capitale du Niger. La mise en œuvre des travaux afférents à ce tronçon nécessite une enveloppe d'environ 180 millions de dollars. Ainsi et pour débloquer cette somme auprès des bailleurs de fonds composés notamment des établissement bancaires cités plus haut, il est prévu une réunion de concertation qui aura lieu le 19 mai prochain au Niger. «L'Algérie en tant qu'acteur actif dans la réalisation de la transaharienne prendra part à cette réunion annoncée pour le mois prochain», a fait savoir hier le ministre des travaux publics, Amar Ghoul, qui s'est dit d'ores et déjà «très optimiste» quant aux résultats de cette concertation. Le ministre s'est également informé de l'achèvement de l'étude portant sur la réalisation des travaux de ce tronçon liant le sud de la frontière algérienne à la capitale du Niger, laquelle a été confiée au bureau algérien Saiti que M. Ghoul ne manquera pas d'ailleurs de féliciter pour sa prestation. Amar Ghoul mettra également l'accent sur la réalisation des pénétrantes incluses dans le cadre de la transaharienne, assurant, a-t-il dit, des jonctions avec les routes nationales RN 50, 3 et 6 de passage par de nombreuses wilayas du pays. Tamanrasset est l'une des wilayas du sud algérien où les travaux de construction de la transaharienne sont achevés. Ce qui n'a pas été sans donner naissance, selon le ministre des Travaux publics, à une activité économique florissante. Son collègue Abdelkader Messahel s'est dit quant à lui convaincu que la route transsaharienne constitue une attraction de taille aux yeux des investisseurs opérant dans le domaine des hydrocarbures notamment. M. Messahel évoque aussi la signature prochaine d'un accord avec des pays d'Afrique de l'ouest en vue de la promotion des produits algériens qui seront acheminés via la transaharienne.