La transformation de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) en crédit mutuel, comme annoncé en juin 2009 par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, pour le mois d'avril 2010, n'a pas encore eu lieu. Le retard accusé devait être évoqué lors de l'assemblée générale de la CNMA tenue hier à Alger, a-t-on appris de sources bancaires. Les agriculteurs qui avaient placé des espoirs pour commencer à bénéficier du crédit mutuel ont fini par comprendre que son lancement risque encore de tarder. Même si l'agrément de la Banque d'Algérie a été accordé fin 2009 et l'inscription par le ministère des Finances du crédit mutuel sur la liste des établissements financiers à agréer, il n'en demeure pas moins que la matérialisation du crédit mutuel attend l'aval de la Banque d'Algérie, poursuit la même source. Destiné pourtant à accompagner les projets de l'agriculture, qualifiée de «secteur stratégique» par les pouvoirs publics, le crédit mutuel rural devait donner plus de solvabilité aux agriculteurs qui devaient devenir moins vulnérables aux aléas qui caractérisent la filière. La CNMA doit être le levier du développement agricole, a insisté Rachid Benaïssa, pour qui le lancement du crédit mutuel n'est qu'une question de formation des compétences qui seront chargées de sa mise en œuvre et de la fédération des professionnels des différentes filières au tour du principe de la mutualité. Or, depuis près d'une année déjà, le crédit mutuel rural n'a pas encore pris forme. Le blocage de son lancement a conduit à la stagnation des activités bancaires de la caisse qui n'accorde plus de crédits aux agriculteurs mais ne peut pas aussi octroyer des crédits mutuels ruraux. Malgré la volonté politique pour son lancement, la CNMA banque est confrontée au lourd passif qu'elle a hérité suite à sa transformation en banque commerciale. Et ce, malgré le fait que l'administrateur de la banque, désigné pour chapeauter l'assainissement de la caisse, avait déclaré en juin 2009 que l'opération était en bonne voie et que 5 milliards DA étaient déjà épongés, sauvant la banque d'une faillite qu'elle a frôlée en 2008. Le redressement de la CNMA banque a permis la poursuite des activités d'assurance et à rééquilibrer les comptes en faveur de la branche agricole. En attendant l'achèvement de l'opération de l'assainissement du passif de la CNMA banque, le Fonds de garantie du crédit mutuel, mis en place en 1987, devra être réactivé pour accompagner le lancement du crédit mutuel rural.