La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA Bank) a obtenu jeudi l'agrément de la Banque d'Algérie pour se transformer en Crédit mutuel rural (CMR), a-t-on appris auprès d'une source proche du ministère de l'Agriculture. Ce crédit prendra la forme de coopérative et son lancement dépendra de l'adhésion notamment des agriculteurs, des éleveurs et des industriels de l'agroalimentaire. Le choix de coopérative au lieu d'institution financière obéit à des considérations techniques. En effet, la CNMA Bank se transformera en coopérative pour échapper à la disposition relative à l'augmentation du capital social à 10 milliards DA, conformément à la décision du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC). La CNMA Bank ne dispose pas de moyens financiers pour pouvoir augmenter son capital social, a-t-on expliqué de même source, poursuivant que le capital social du CMR sera de 3 milliards DA. Ceci confirme les précédentes déclarations du directeur général de la CNMA Bank, Kamel Arba, selon lesquelles le crédit mutuel rural n'obéit pas aux règles juridiques de la loi sur la monnaie et le crédit pour ce qui concerne l'augmentation du capital. La CNMA passera, à cet effet, du statut de société par actions (SPA) à une caisse mutuelle, sans passer par l'obligation de relever son capital social à 10 milliards DA. Pour accélérer la mise en œuvre de la caisse mutuelle, il est question de lancer une campagne de sensibilisation à travers toutes les régions du pays. Les directions des services agricoles, les chambres d'agriculture et les organisations professionnelles du secteur, comme l'Union nationale des paysans algériens, devront se mobiliser pour convaincre les agriculteurs et l'ensemble des intervenants pour se constituer en coopératives et adhérer au CMR. L'on évoque également une contribution de la Banque mondiale pour lancer le crédit mutuel. Pour rappel, des experts ayant participé en juin à un atelier sur le crédit mutuel avaient estimé qu'il serait possible de mettre en œuvre le crédit mutuel rural à partir du mois d'avril 2010. Cependant, ils ont conditionné ce lancement par la contribution du budget de l'Etat et la création d'un fonds de garantie. Des actions doivent être également engagées, ont-ils recommandé, pour la réactivation du fonds de garantie agricole (FGA) et du fonds de cautionnement des investissements agricoles (FCIA) sous forme de mutuelle et d'un fonds de garantie des opérateurs économiques du monde rural à l'instar du fonds de garantie en faveur de la PME/PMI. Le crédit mutuel devra répondre aux attentes du monde agricole qui bénéficie aussi du crédit saisonnier Rfig, lancé en août 2008. Le crédit Rfig maintenu Selon le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui s'est exprimé jeudi en marge de la séance consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale, la politique de soutien au secteur sera poursuivie et il n'est pas question de renoncer au crédit Rfig. Ce crédit sans intérêt est destiné aux éleveurs, agriculteurs et industriels pour leur permettre d'acquérir les produits nécessaires au processus de production. Le montant global des crédits octroyés au titre du crédit Rfig est estimé à près de 7,5 milliards DA, dont une grande partie a été allouée aux producteurs de céréales. Le taux de remboursement était très élevé, a-t-il ajouté.