La retraite anticipée et la retraite proportionnelle ont coûté à la Caisse nationale des retraites (CNR) 360 milliards de dinars de 1997 à ce jour, a révélé hier Smail Alaouchiche, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR). Intervenant lors des travaux du précongrès de la FNTR, en préparation du congrès qui se tiendra les 30 et 31 mai, M. Alaouchiche a exigé que l'Etat rembourse ce montant à la CNR qui, explique-t-il, ne doit pas supporter le payement des pensions de ces deux régimes. Il rappellera dans ce contexte les propos du ministre du Travail, Tayeb Louh, qui a reconnu que ces dépenses ne doivent pas être prises en charge par la CNR. «C'est l'équilibre financier et la pérennité de la caisse qui sont mis en cause», s'est inquiété Smail Alaouchiche, mettant en avant la période durant laquelle le retraité bénéficie d'une pension. «Grâce à l'amélioration de l'espérance de vie, nous sommes passés de 8 à 15 années de jouissance de la retraite», a-t-il expliqué, réclamant l'octroi des avantages collectifs prévus dans les différentes filières au profit des retraités. Il citera à titre indicatif les rabais prévus pour les travailleurs de l'agroalimentaire et des télécommunications auxquels ne profitent plus les retraités de cette filière. «La centrale syndicale va convoquer ses différentes fédérations de filières pour leur demander de faire bénéficier les retraités des avantages prévus pour chaque branche», a-t-il annoncé. Et le président du conseil d'administration ? Par ailleurs, la CNR ne dispose pas encore de président du conseil d'administration, a révélé M. Alaouchiche. Cette situation dure depuis juillet 2009 lorsque le ministère du Travail a établi la liste des membres du conseil représentant la Fonction publique, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le patronat. Suite au désaccord qui prévaut à propos de la désignation du président du conseil d'administration, la CNR n'a pas encore fait sa proposition au sujet du taux de la prochaine revalorisation des pensions des retraites. Devant ce blocage, la FNTR, qui revendique la désignation d'un retraité à ce poste, souhaite l'intervention du ministre du Travail, Tayeb Louh, pour mettre fin à cette situation. Mais, rassure M. Alaouchiche, le ministre du Travail pourra annoncer la revalorisation malgré le blocage qui prévaut au niveau de la CNR. En se référant aux récentes déclarations du ministre du Travail, qui a indiqué que le déficit de la CNR a été ramené à 1,9 milliard DA, alors qu'il était de 15 milliards DA en 2009, il a espéré que la revalorisation qui sera décidée cette année sera d'un taux de 10% minimum pour compenser l'inflation galopante. En marge des travaux, il a expliqué à la presse que la revalorisation décidée en 2009, soit 5%, a été contestée par les retraités qui l'ont jugée «faible» par rapport aux 12% revendiqués par la FNTR. A propos de l'application de l'impôt sur le revenu global (IRG) sur les pensions de retraites dépassant les 20 000 DA, il a indiqué que la revalorisation des pensions décidée en 2009 n'a pas été appliquée pour certains retraités afin d'éviter la soumission de leurs pensions au payement de l'IRG. L'application a été bloquée par la CNR pour ne pas pénaliser les 20 000 retraités concernés, en attendant l'introduction d'un barème spécifique aux retraités et aux personnes handicapées. Les pensionnaires qui n'ont pas bénéficié de la revalorisation de 2009 obtiendront un reliquat, a rassuré M. Alaouchiche. Pour rappel, les pensions de retraites inférieures à 20 000 DA ont été exemptes de l'IRG depuis janvier 2009. Les pensions de retraite ne doivent pas être inférieures au SNMG actuel. Ceux qui touchent 75% du SNMG doivent bénéficier d'une pension qui équivaut à 100% du SNMG, a lancé Smail Alaouchiche.