Le 27 avril, la wilaya a tranféré 402 familles des chalets du site les Ondines, dans la commune de Bordj El Bahri, vers des logements en dur. Aussitôt l'opération terminée, les chalets ont été vandalisés. Toute nouvelle occupation est devenue impossible, à moins de procéder à des réparations ou au renouvellement du mobilier. Sur place, plus de 80 familles attendent encore leur relogement. A ce jour, rien n'a été décidé par la wilaya concernant le devenir des chalets évacués en dehors de quelques mesures conservatoires (présence en permanence des gardes communaux sur le site) tendant à éviter leur squat. «Après moi, c'est le déluge.» C'est le message que les 402 familles qui avaient occupé les chalets du site les Ondines et du bidonville mitoyen, dans la commune de Bordj El Bahri, ont tenu à transmettre à l'opinion juste après leur relogement, le 27 avril, dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, un programme initié par la wilaya depuis mars. Sur les lieux, moins d'une semaine après le transfert des occupants, le visiteur a l'impression qu'un violent ouragan était passé par là. Déjà fragilisés à force d'être longuement occupés, les chalets évacués ont été largement dégradés. La casse a été méthodique, comme s'il s'agissait d'éviter qu'ils soient à nouveau utilisés. Ce dimanche en début d'après-midi, des gardes communaux étaient postés, en groupes de deux à trois agents, dans plusieurs endroits du site où plus de 80 familles attendent encore leur relogement. Les gendarmes étaient en patrouille dans les principales allées qui donnent plus loin sur des baraquements. Les gendarmes et les gardes communaux sont là pour empêcher que les chalets ne soient investis par les gens de ce bidonville ou par d'autres personnes venues d'ailleurs. Et ce n'est pas faute d'avoir tenter le coup ! Le «quartier» est en effet important en termes de nombre de chalets posés là au lendemain du séisme qui avait frappé, en mai 2003, les villes de Boumerdès et d'Alger afin de loger provisoirement les familles sinistrées. Dans la partie évacuée la semaine passée, un silence de cimetière y règne en maître. En traversant les couloirs latéraux, larges de 2 mètres, l'ampleur les dégâts est vite constatée à l'œil nue. Les casseurs s'étaient donnés à fond afin de transformer l'endroit en lieu définitivement invivable, sinon à forcer les autorités locales à tout reconstruire. Dans les premières rangées, les autorités donnent toutefois l'impression d'êtr intervenues à temps. Pour preuve, les battants des portails métalliques ont été soudés ou cadenassés. «C'est pour éviter qu'ils soient volés», explique un agent de l'OPGI qui gère le site depuis son ouverture, dont le bureau n'a pas été épargné par la furie des casseurs. Même si les portails sont condamnés, cela n'a pas empêché les actes de vandalisme, attribués à des familles évacuées et à des habitants du bidonville qui ceinture le site, de se commettre. Dans leur guerre contre les casseurs, les gestionnaires du site ont pu sauver ce qui pouvait l'être. Dans le bureau de l'OPGI se trouvent ainsi entassées des dizaines de portes de chalets. Une fois toutes les familles évacuées du site, quel sera le devenir des chalets ? Seront-ils réparés puis réaffectés à d'autres habitants (à l'exemple des occupants des baraques des environs) ou seront-ils tout simplement rasés, comme cela a été systématiquement fait dans les bidonvilles Doudou Mokhtar, dans la commune de Hydra, et Zaâtcha à Sidi M'hamed ? «Pour le moment, nous n'avons reçu aucune instruction dans ce sens», affirme-t-on du côté des gérants du site.