Pour sa première édition, l'Europa League, ex-Coupe de l'UEFA, a hérité d'une finale surprenante entre l'Atletico Madrid et Fulham, deux clubs qui n'ont pas le renom de Liverpool et de la Juventus de Turin qu'ils ont éliminés lors d'un éreintant parcours du combattant. Pour pouvoir disputer ce soir à Hambourg la première finale européenne de son histoire, Fulham a entamé sa campagne le 30 juillet par un déplacement en Lituanie. Le club des beaux quartiers du sud-ouest de Londres, propriété de l'homme d'affaires égyptien Mohammed Al Fayed, est tombé ensuite sur de sacrés clients comme le tenant du titre Shakhtar Donetsk, la Juve humiliée 4-1 à Craven Cottage en quart de finale retour et enfin Hambourg qui espérait tant renouer avec son glorieux passé devant son public. «Cela dépasse tout ce que j'ai réalisé», admet Roy Hodgson, l'entraîneur de Fulham, 12e du championnat d'Angleterre. Le cosmopolite technicien anglais a déjà disputé une finale de C3 en 1997 avec l'Inter Milan (perdue aux tirs au but face à Schalke 04), mais «nous n'avions pas eu affaire au même niveau d'adversaires sur notre parcours», rappelle-t-il. Ne jamais abdiquer Si Hodgson a appris à son équipe, redoutable en contres avec Duff et Zamora à la finition, à ne jamais abdiquer, son homologue sur le banc de l'Atletico, Quique Sanchez Flores, a relancé en seulement sept mois les Rojiblancos. Quand il a remplacé Abel Resino fin octobre, l'Atletico se traînait dans les profondeurs du championnat d'Espagne et avait compromis ses chances en Ligue des champions avec un nul et deux défaites. Sous sa direction, l'autre club de la capitale espagnole s'est installé dans le milieu du tableau de la Liga et s'est surtout qualifié pour les finales de l'Europa League et de la Coupe du roi, le 19 mai. Il peut maintenant offrir à l'Atletico son premier trophée depuis 1996 au terme d'un parcours où son équipe n'a remporté que deux de ses 14 matches européens, mais a écarté notamment Valence et Liverpool grâce aux buts marqués à l'extérieur par l'Uruguayen Diego Forlan. «Fulham est une équipe qui joue très bien ensemble, sa défense est très solide», admire l'ancien joueur de Manchester United. Une certitude, après les sacres des nouveaux riches, russe (Zénit Saint-Pétersbourg en 2008) et ukrainien (Shakhtar Donetsk en 2009), la C3, qui souffre toujours de la comparaison avec la Ligue des champions, reviendra à l'une des vieilles puissances européennes.