L'engagement du ministre des Affaires étrangères israélien, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, de participer au sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) en juin à Barcelone, risque de provoquer l'explosion de cette organisation. Des pays arabes, notamment l'Egypte et la Syrie, s'opposent à sa présence. «J'ai l'intention d'y être et j'y serai. Nous ne nous imposons pas, mais personne n'a le droit de déterminer la composition de la délégation israélienne», a affirmé hier le ministre israélien. Plusieurs pays arabes, dont l'Egypte et la Syrie, ont menacé de boycotter ce sommet si Lieberman faisait partie de la délégation israélienne, qui devrait être conduite par le premier ministre Benyamin Netanyahu. Le chef du parti ultranationaliste Israël Beitenou (Israël Notre maison) avait déjà provoqué une polémique en affirmant par le passé que le président égyptien Hosni Moubarak, qui refuse de se rendre en Israël, pouvait «aller au diable». Il est aussi décrié dans le monde arabe pour ses positions dures vis-à-vis des Palestiniens, dont il récuse le droit à avoir un Etat. Avec cet écueil, c'est la rencontre de l'UPM qui risque d'être compromise. L'Union pour la Méditerranée, lancée par le président français Nicolas Sarkozy, est loin de susciter l'enthousiasme au sein des pays de la région, étant donné la profondeur des conflits existants. Les pays arabes veulent conserver leur organisation, à savoir la Ligue des Etats arabes, sachant que le Yémen avait proposé lors du dernier sommet une nouvelle appellation, qui est celle de l'Union arabe. Depuis la mise en place de l'UPM, aucune avancée n'a été enregistrée en matière de paix et de projets économiques dans la région.