L'armée thaïlandaise a annoncé qu'elle était prête à recourir à la force pour déloger les milliers de manifestants antigouvernementaux qui campent depuis cinq semaines dans le centre de Bangkok en exigeant du Premier ministre Abhisit Vejjajiva des élections anticipées. Les autorités envisagent de couper l'électricité, d'interrompre l'approvisionnement en vivres et de fermer les points d'accès aux campements de fortune installés par les chemises rouges dans un quartier commerçant de la capitale, a précisé un porte-parole militaire. «Couper l'électricité et l'eau constitue les premières mesures. Si la contestation ne cesse pas, nous devrons avoir pleinement recours à la loi, ce qui peut impliquer l'usage de la force pour récupérer ce quartier.» Cette mise en garde a provoqué une réaction immédiate de la part des partisans de l'ancien chef du gouvernement Thaksin Shinawatra qui ont annoncé ne pas avoir l'intention de cesser leur mouvement. «Quelles que soient les mesures que vous adoptez, nous n'avons pas peur», a répliqué Weng Tojirakarn, un des chefs du Front uni pour la démocratie et contre la dictature (UDD), formation de l'opposition. Le gouvernement thaïlandais est confronté à un dilemme sur la manière de déloger les milliers de manifestants, dont des femmes et des enfants, qui se sont retranchés derrière des barricades faites de pneus et de bambous sur un périmètre d'environ trois kilomètres carrés dans le principal quartier commerçant de Bangkok.