Après treize ans de règne sans partage, les travaillistes britanniques vont revenir sur les bancs de l'opposition. 10, Downing Street va certainement manquer à Gordon Brown qui ne devrait pas prétendre à devenir le marchand des belles images de l'Europe comme l'aurait tant souhaité Tony Blair après avoir fait ses cartons C'est à présent officiel, les conservateurs de James Cameron et les libéraux-démocrates de Nick Clegg vont devoir travailler la main dan la main. Ça ne sera pas toujours facile, la cohabitation a toujours été capricieuse. Voire, davantage contraignante quand il s'agit d'aborder les questions qui fâchent bien que les négociations post-législatives servent généralement à élargir le plus possible le terrain d'entente. Notamment, en ce qui concerne la politique étrangère. A ce propos, le numéro 2 du gouvernement britannique, Nick Clegg, remettra-t-il une couche, en renouvelant ses critiques vers la politique israélienne ? Les autorités de Tel-Aviv n'ont pas réagi officiellement à la nomination négociée du chef de file des libéraux-démocrates mais elles craignent que l'homme campe sur ses positions. Il faut dire que Nick Clegg n'a jamais été tendre avec l'Etat hébreu. Il est allé jusqu'à publier une tribune pour demander à la Colombie, sans aucun succès, de cesser sa coopération militaire avec Israël. Maintenant qu'il a accepté d'entrer dans le gouvernement de coalition, le vice-Premier ministre britannique se pliera-t-il à la ligne de conduite, tracée par James Cameron ? Du moins, en ce qui concerne les relations israélo-britanniques malmenées par l'affaire du Dubaïgate et les mises en accusation par la justice britannique de plusieurs hommes forts de l'administration de Tel-Aviv qui ont commis des crimes de guerre durant l'invasion barbare de la Bande Ghaza ? Sur invitation du président Obama, le tout nouveau Premier ministre britannique se rendra dès juillet prochain aux Etats-Unis. Nul de divergences à prévoir sur le dossier du Proche-Orient où la situation est jugée très mauvaise par le président Medvedev. Si, évidemment, le dialogue de proximité palestino-israélien tienne jusqu'à la date de l'arrivée de James Cameron à Washington - le quartette est ressorti de l'ombre pour se féliciter de la première série de pourparlers indirects -, le futur hôte de Barak Obama ne trouverait rien à dire au sujet du plan de paix américain. Puisque, eurosceptique et thatchérien dans l'âme, le conservateur ne s'amusera pas à partager la suggestion de certains dirigeants européens qui ont soufflé à un moment mais sans grande réussite la proclamation unilatérale de l'Etat de Palestine. Toutefois, exigera-t-il du gouvernement Netanyahou de stopper la colonisation à Al Qods Est (14 unités sont en cours de construction) et d'arrêter les expulsions de Palestiniens de la vieille ville ? A défaut de taper fort sur les doigts de «Bibi» et sur ceux de ses ministres, qui menacent de claquer la porte en cas de gel total de la colonisation, James Cameron pourrait suivre l'exemple, du moins surprenant, de Barak Obama. Gardant le silence sur l'expansionnisme rompant de son allié israélien, le président US a demandé à Mahmoud Abbas d'éviter toute provocation contre Israël pendant les discussions de rapprochement. Désormais, James Cameron sait déjà ce qu'il a à faire. Souhaitons-lui la bienvenue au club.