Après huit jours de grève, le mouvement de protestation des cheminots à Annaba pourrait connaître son épilogue prochainement. C'est du moins ce qu'espère le premier responsable de la DRF SNTF de Annaba, qui assure qu'en ce qui le concerne toutes les démarches de médiation ont été effectuées auprès des grévistes. Contacté hier, M. Naït indique que la revendication salariale des cheminots allait être portée par l'UGTA et qu'un accord aurait été conclu entre celle-ci et les représentants des sections de la base pour que les protestataires se remettent au travail. Evoquant le manque à gagner déploré dans cette région, où le transport de marchandises et des minerais et des phosphates pour le compte des entreprises ArcelorMittal et Ferphos représente à lui seul près de 50% du plan de charge national, le DRF évaluera le montant des pertes à plus de 40 millions de dinars. Ceci en plus des contraintes techniques qui ne manqueront pas de se poser dans la réorganisation des attelages suite à ce débrayage prolongé. Pour lui, l'engagement des membres de la centrale syndicale, à leur tête Abdelmadjid Sidi Saïd, est en soi la preuve que les choses sont prises au sérieux en haut lieu. S'agissant de l'intervention du ministre des Transports dans le conflit, un autre responsable de la direction régionale Sntf de Annaba est optimiste quant à la solution du problème des salaires et notamment l'application de l'article 52 de la convention collective. Selon ce responsable très au fait, semble-t-il, du dossier mais qui a requis l'anonymat, l'issue sera à l'avantage des travailleurs grévistes, même si la tutelle s'est montrée intransigeante, voire inflexible jusqu'à présent. Sauf que les 1800 travailleurs dépendant de cette région accordent peu de crédit à la prise en charge par la centrale syndicale de leur mouvement. «Je ne sais même pas si nos délégués, qui sont réunis à Alger depuis dimanche dernier ont accepté ce deal avec la fédération des cheminots ou s'il s'agit d'une manœuvre de la direction syndicale qui tendrait à casser l'élan de mobilisation de nos camarades au niveau national et à l'essouffler sans espoir de reprise ensuite», doute un secrétaire syndical de la section syndicale de Annaba, au vu de la poursuite du mouvement dans pratiquement toutes les régions. Si c'est le cas, «il faut qu'il y ait un minimum de contenu. * Nous ne voulons pas assister à l'élaboration d'un simple calendrier qui pourrait être reporté aux calendes grecques. Ce qui n'aura d'autre effet que le durcissement du mouvement et cela nous ne le souhaitons pas…», prévient ce syndicaliste.