Depuis jeudi après-midi, les quatre familles vivent sous des tentes après avoir été expulsées de chez elles sur décision de la cour d'Alger. Elles demandent à ce que les autorités se penchent sur leur cas. Aux dernières nouvelles, le secrétaire général de l'APC de la Casbah, qui a reçu hier matin une délégation (personnes âgées), leur a ordonné de quitter les lieux. Walid vient tout juste de naître. Il a 45 jours. Mais de sérieux problèmes risquent de le marquer à jamais : ces parents viennent d'être expulsés par les propriétaires de l'appartement qu'ils occupaient au 5, rue des Frères Racim, à Bab Djedid, dans la commune de la Casbah. En application d'un jugement rendu par la cour d'Alger le 21 janvier 2010, quatre familles ont été sommées, jeudi dernier, de quitter les lieux après plus de 40 ans de séjour en tant que locataires. Depuis quatre jours, 23 personnes vivent sous des tentes montées à l'improviste dans les environs immédiats de la bâtisse évacuée. C'est clair : les expulsés n'ont pas où aller dans l'immédiat. Ils donnent l'impression d'être vraiment pris de court. Et puis, l'application du jugement de la cour tombe mal. «C'était un jeudi. On ne pouvait même pas se rendre à l'APC ou la wilaya déléguée de Bab El Oued pour tenter de trouver une solution», indique le père de Walid. Ce n'est qu'hier matin que les concernés ont commencé à frapper à toutes les portes dans l'espoir de dénicher d'autres logis afin d'abriter leur famille. A ce titre, ils devaient prendre attache avec la wilaya déléguée de Bab El Oued et l'APC de la Casbah. «Nous demandons à ce que les autorités se penchent sur notre cas», affirme-t-on. Les familles expulsées ne voient pas d'inconvénient à ce qu'elles soient provisoirement relogées dans les chalets. L'important pour elles, c'est de se mettre à l'abri le plus tôt possible. Les anciens locataires du 5 rue Frères Racim n'ont pas attendu la décision de la cour d'Alger afin de déposer des demandes de logement auprès des services de l'APC de la Casbah. Brandissant les différents reçus remis par les autorités locales depuis des années, les quatre familles passaient leur temps à actualiser leurs dossiers sans jamais bénéficier de logement. Leur situation se complique davantage quand on sait que l'APC n'a pas fonctionné depuis les dernières élections (novembre 2007) à cause d'un différend qui opposait le président, Amar Zteili, à la majorité des élus, sur fond de mauvaise gestion des affaires de la commune. Après la démission de M. Zteili en avril dernier, sous la pression des autres élus et de la wilaya, l'assemblée est actuellement gérée par un administrateur en attendant l'installation officielle d'un nouveau président d'APC. Ce dernier aura la lourde tâche de redresser la barre et de prendre en charge les problèmes de ces concitoyens, à commencer par trouver une issue favorable à ces quatre familles vivant dehors. Dans la rue, sous les tentes, les expulsés sont exposés à tous les dangers. Les vieux et les personnes malades sont les plus vulnérables aux conséquences de l'expulsion. Pour le moment, ces familles préfèrent chercher une solution dans le calme. Mais la tension est dans l'air. «Si, ou bout d'une semaine, les autorités ne nous proposent pas une solution, nous seront contraints à recourir à des manifestations de rue. Il y a beaucoup de gens, ici à Bab Djedid, qui sont prêts à nous suivre», assure-t-on.