«Un non-évènement», «un remaniement partiel» pour certains, alors que d'autres suspendent leur position à une réaction officielle de leurs instances dirigeantes. Les partis politiques appréhendent différemment le remaniement ministériel de vendredi. Le président du FNA, Moussa Touati, considère ce remaniement comme «un non-évènement, ce n'est pas ce genre de décisions que le peuple algérien attend». «Il faut d'abord revaloriser les instances institutionnelles», déclare Moussa Touati, non sans faire remarquer que même si des ministres sont effectivement partis, «le système, le gouvernement sont restés les mêmes». Le mouvement El Islah, quant à lui, fait une autre lecture. «C'est un remaniement partiel», estime Djamel Benabdeslam, secrétaire général du mouvement dans une déclaration au Temps d'Algérie. Pour lui, le remaniement n'est pas important en soi. «Il faut revoir la politique gouvernementale», juge-t-il, avant de considérer que ce n'est pas un problème d'homme ou de personne, mais de politique. Il en veut pour preuve la multitude de remaniements qui ont eu lieu par le passé sans qu'il y ait changement de politique ni de résultat probant, selon lui. «Une politique dont nous exigeons le bilan», assène-t-il. Tout en se félicitant toutefois de la création du ministère de la Prospective et des Statistiques, M. Benabdeslam dira que la politique du gouvernement a «échoué». Touati : «Le départ de Khelil est lié au scandale de Sonatrach» Le départ de Chakib Khelil est considéré par Moussa Touati comme une manière de lui éviter «le pire», allusion faite au scandale qui a éclaté à Sonatrach. Tout en rappelant les conditions de détention du DG de la firme pétrolière, M. Touati s'interroge sur la non-interpellation de l'ex-ministre, ajoutant que «sans les instances de contrôle populaires, l'on continuera à dilapider les deniers publics». Prudent dans son commentaire, Djamel Benabdeslam d'El Islah fera remarquer qu'il y a d'autres ministres qui ont échoué et qui sont maintenus au gouvernement. La nomination de Noureddine Yazid Zerhouni au poste de vice-Premier ministre est «anticonstitutionnelle» pour Moussa Touati, qui se ravisera en déclarant que le poste n'est d'aucune importance. Le Parti des travailleurs (PT), dont la secrétaire générale a estimé que les ministres qui ont failli à leur mission doivent partir, était injoignable durant toute la journée d'hier, tout comme les responsables du RND. Le nouveau chargé de la communication au FLN, M. Aïssi a préféré ne pas s'exprimer sur le sujet. «C'est au secrétaire M. Belkhadem, qui installait hier 3 commissions, de se prononcer», juge-t-il. Quant au MSP, on préfère temporiser. «Nous préparons un communiqué dans ce sens», nous dira le chargé de la communication, M. Djemaâ.