Les formations politiques les plus en vue refusent d'être taxées de «suivistes». L'actualité politique nationale est focalisée, ces derniers temps, sur le troisième mandat pour le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il ne se passe pas un jour sans que les projecteurs ne soient braqués sur cette question qui préoccupe et mobilise l'ensemble de la classe politique. Même si, pour le moment, il n'y a que le FLN qui crie haut et fort son soutien au président de la République, il n'en reste pas moins que les autres formations paraissent préoccupées par ce sujet. A défaut de s'y prononcer clairement, elles préfèrent rester aux aguets et observer l'évolution de la situation politique. Le FLN en parle avec insistance. Il en a fait même son cheval de bataille durant la campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre dernier. Ce parti voit en la réélection de Abdelaziz Bouteflika la seule alternative possible pour le règlement définitif de la crise multidimensionnelle dont souffre le pays. Cependant, tel ne semble pas être le point de vue du RND, du MSP et du FNA, des formations relativement influentes dans le jeu politique national. Ces trois partis ne soufflent mot au sujet du soutien à apporter au président de la République, si celui-ci se présente pour une troisième mandature. Certains refusent de se jeter dans le bain, avant d'avoir relevé la température du baromètre politique national. Pour ce faire, ils estiment que cela est nécessaire, avant de s'engager dans la procédure de la révision de la Constitution. Cette option, rappelons-le, a été soulevée par le président de la République lui-même, le 4 juillet 2006. Sur ce sujet, l'ensemble de la classe politique peut spéculer et verser dans des thèses les plus invraisemblables. En revanche, les leaders politiques, notamment ceux des partis cités plus haut, esquivent la question. C'est le cas du patron du RND, Ahmed Ouyahia, et c'est aussi la même «stratégie» qui est adoptée par Bouguerra Soltani. Le leader du MSP refuse de prendre le train dont la locomotive est dirigée par le FLN, son mi-partenaire, mi-adversaire politique par excellence. Les observateurs estiment du fait de cette position politique, le MSP semble vouloir se donner une crédibilité vis-à-vis de ses militants et sympathisants. Le MSP, tout comme le RND, tend à présenter une image d'un parti politique respectable, qui plus est, jouit de ses pleines libertés dans la prise de décision, refusant «le suivisme politique». C'est, du moins, avec cette déduction qu'on ressort de l'intervention faite, avant-hier au forum de l'Entv, par Bouguerra Soltani. Mais les observateurs estiment que ces deux partis de l'Alliance présidentielle, seront obligés de «capituler», et de s'aligner sur les décisions du président de la République. Et si cette option était confirmée et que Abdelaziz Bouteflika présente sa candidature à la présidentielle, après avoir amendé la Constitution, il sera alors avéré que le FLN dirige effectivement la locomotive. Reste maintenant la position du FNA, dont le leader, Moussa Touati, crie à celui qui veut l'entendre: «Tous les pays démocratiques ont opté pour deux mandats présidentiels. Certains avancent alors que nous, on recule». Est-ce là une décision politique qui s'inscrira dans la durée? Moussa Touati a-t-il dit son dernier mot ou cela revient-il à d'autres? Toutes les interrogations sont permises. En attendant, certains brandissent une version quelque peu convaincante sur la tergiversation des partis «les plus représentatifs». Il s'agit du remaniement ministériel. En se montrant hésitants, quant à l'éventualité d'un soutien pour un 3e quinquennat à Abdelaziz Bouteflika, le RND, le MSP et le FNA visent chacun à «briguer» le plus de départements ministériels possible, si ce n'est les postes clés. Une option à ne pas écarter.