Zineb, la belle-sœur d'un repenti, a l'eau à la bouche lorsqu'elle entend parler du retour du gus du maquis, avec dans ses bagages la bagatelle de treize milliards de centimes... Elle est si tentée qu'elle en parle à des connaissances. ça y est ! C'est le début de l'association de malfaiteurs. Ils ne sauront pas s'y prendre. Ils sont surpris, se sauvent. L'un d'eux laisse tomber son phone. C'est le début de l'enquête. Un seul numéro, et la police cueille tout ce beau monde. Seulement voilà : sur les quatre suspects, seule Zineb est dehors ! Ce n'est pas l'avis de la présidente de la section pénale qui va l'entendre jusqu'au dernier mot. C'est le mandat dépôt ! Le monde bascule autour de Zineb qui avait longtemps cru à l'impunité ! Les quatre malfaiteurs ont écopé chacun de la peine d'emprisonnement de cinq ans pour association de malfaiteurs et tentative de violation de domicile. Et la tentative est aussi un grave délit... Quatre individus ont écopé mardi dernier, à la suite d'une mise en examen de l'affaire, de la lourde peine de cinq ans d'emprisonnement ferme pour tentative de vol et association de malfaiteurs à l'encontre d'un «émir» repenti lequel, prétend la rumeur, aurait quitté le maquis avec, dans ses bagages, la bagatelle de treize milliards de centimes. Et c'est précisément cette rumeur qui a donné une folle idée à Zineb L., 23 ans, pour mettre en place un diabolique stratagème à l'encontre de la famille de la propre belle-sœur qui ne s'attendait nullement à cette traîtresse entreprise. Le jour des faits, les trois malfaiteurs voilés et ayant mis le niqab descendent d'une voiture où est restée seule Zineb, le cerveau de l'attaque. Ils rôdent dans le quartier, et comble de malchance ils tombent sur les enfants du repenti à qui ils demandent l'adresse de.... leur propre famille. En revenant chez eux, les enfants racontent à leur maman la rencontre avec les malfaiteurs déguisés en femmes. Quelques instants plus tard, on tape à la porte. La mère de famille entrouvre la porte et est pétrifiée par le voile noir. Elle repousse violemment la porte, la referme est crie, ameutant les voisins. Apeurés, les hommes déguisés en femmes et armés, jusqu'aux dents, de fil de fer, de rouleaux de scotch et d'armes blanches à utiliser contre la victime pour lui soutirer des infos autour de l'immense fortune supposée, s'enfuient. L'un d'eux laissera tomber son portable. C'est parti. L'enquête est facilitée par cette trouvaille, un cadeau du ciel ! Un à un, les trois malfaiteurs sont neutralisés, entendus, écroués. Ils désignent Zineb comme étant la chef de bande. Zineb, elle, est en fuite. Quelque temps après, sur conseil de proches, elle se présente au parquet d'El Harrach où elle est entendue et remerciée avec une liberté provisoire rassurante, car accordée avec le sourire de la présidente. D'ailleurs, ceux qui connaissent comment bosse la juge du mardi n'avaient pas du tout compris que cette chef de bande, qui a fui l'instruction, reste dehors alors que ses lieutenants étaient invités aux «quatre ha» où il ne fait jamais bon de se rendre... En effet, le jour des débats, Zineb avait été jugée sans encombre ni bruit sur de fond d'incidents, comme nous en vivons de temps à autre, surtout à El Harrach où Bedri n'a pas que des admirateurs. Zineb, nous le répétons, était à l'aise. Elle était même très bien qu'elle avait craché le morceau racontant tout sans faute. «J'ai été éblouie par l'argent. Je voulais vivre un peu, moi l'épouse démunie, mère d'enfants qui ont faim un jour sur deux», avait-elle laissé échapper devant une magistrate qui n'en demandait pas tant. L'assistance suivait sans savoir où allait atterrir Zineb. A l'issue des débats, la juge écoute le dernier mot prononcé par chaque inculpé, annonce la mise en délibéré et appelle le policier de l'audience : «Agent, accompagnez l'inculpée aux geôles. Je vous mets sous mandat de dépôt. Descendez attendre le verdict qui sera prononcé juste après la mise en examen.» Bedri ne souriait plus. Zineb perd sur-le-champ son assurance, voire son arrogance. Elle passera sa première nuit de détention non loin de ses acolytes qui auront le temps de méditer...