Bien que le président Nicolas Sarkozy n'y croie toujours pas, son homologue américain s'est engagé à œuvrer pour le succès de la conférence internationale sur la dénucléarisation du Moyen-Orient en 2012. Quitte à mettre davantage son allié israélien dans l'embarras, l'Etat hébreu faisant partie depuis des lustres du cercle restreint des puissances nucléaires ? Il se pourrait que d'ici à la tenue de ce sommet mondial pour l'application juste et équilibrée du traité de non-prolifération, le puissant lobby juif aux Etats-Unis fasse preuve d'imagination et de ruse pour maintenir le plus possible Tel-Aviv loin du banc des accusés. Mais force de constater que l'échec de la traditionnelle politique d'ambiguïté, qui entoure l'arsenal atomique israélien, est patent. Le Premier ministre israélien a même été appelé à annuler sa visite aux Etats-Unis et à rentrer au pays après la trahison dont se serait rendu coupable le président Obama. Le soutien de ce dernier à la demande de supervision des sites nucléaires israéliens ressemblerait à un couteau planté dans le dos d'Israël d'où cette hypocrisie que le gouvernement de Netanyahou entrevoit derrière l'accord onusien. Néanmoins, les têtes nucléaires israéliennes sont à présent plus visibles. D'ailleurs, Tel-Aviv ne compte plus les dissimuler aux yeux de Ban Ki-moon. D'après le Sunday Times, trois sous-marins de fabrication allemande armés de missiles de croisière à ogives nucléaires vont prochainement entamer une expédition maritime dans le golfe Persique, près des côtes iraniennes pour dissuader Téhéran. Toujours selon ce journal, un des appareils a déjà pris le large, en réaction au soupçonneux déploiement de missiles balistiques par l'Iran, la Syrie et le Hezbollah libanais. A se demander si l'accord sur le suivi du TNP n'a pas servi à affranchir l'Etat hébreu du poids de ses lourds secrets atomiques. Toujours est-il que le gouvernement Netanyahou, la seule démocratie du Moyen-Orient selon ses propres défenseurs, a averti plusieurs dirigeants européens du jeu périlleux de Damas. Ses autorités auraient donné accès à plusieurs sites sur le sol syrien, au Hezbollah libanais, afin que la milice chiite de cheikh Nasrallah évite d'être impliquée dans un quelconque trafic d'armes au Liban. Au lieu de remuer le couteau dans la plaie, que tient la main crispée du président Obama, son allié israélien aurait tant aimé que le lancer de couteaux US concerne la République islamique d'Iran qui ambitionne à devenir la seconde puissance nucléaire dans le monde musulman. Les coalisés du gouvernement Netanyahou peuvent continuer d'astiquer leurs ogives nucléaires, l'administration américaine garde toujours les mollahs dans son viseur. En plus d'être intervenu trop en retard, l'accord irano-brésilien est inacceptable au regard de Washington. Le régime d'Ahmadinejad mériterait bien les sanctions tant indispensables d'après le bloc occidental. Celui-ci est-il plus proche encore d'un consensus international sur l'imposition prochaine de sanctions contre l'Iran ? La Russie s'étant engagée sur cette voie, via un lâchage intelligent de son allié iranien, les Etats-Unis doivent œuvrer pour que la Chine ne vienne pas demain jouer au trouble-fête au Conseil de sécurité de l'Onu. Elle sait ce qu'il lui reste à faire si elle veut que son allié nord-coréen ne soit pas lourdement condamné une nouvelle fois par ce même Conseil. Soutenue par Washington et Tokyo, Séoul est bien décidée à sauver son honneur.