La wilaya déléguée de Bab El Oued fait perdurer le blocage de l'APC de la Casbah depuis son installation en décembre 2007, en refusant de répondre favorablement au souhait de la majorité des membres de l'assemblée de voir Farid Boussahia devenir président d'APC, après la destitution de Amar Ztéli le 29 avril dernier. La session extraordinaire du 26 mai s'est terminée en queue de poisson. Dix élus viennent de saisir le wali Mohamed Kébir Addou, dénonçant les agissements du wali délégué dans la gestion de ce dossier. Il fallait s'y attendre. Après l'échec de la dernière tentative de relancer l'APC de la Casbah, le wali Mohamed Kébir Addou a été rendu destinataire d'une correspondance ayant pour objet des «éclaircissements» sur ce blocage qui perdure depuis l'installation de l'assemblée le 10 décembre 2007. Le courrier, daté du 28 mai dernier, est signé par l'élu Farid Boussahia (FLN) au nom de la plupart des membres de l'APC (10 sur 15) qui soutiennent sa candidature au poste de premier magistrat de la commune. Il est censé remplacer à ce poste l'ex-président Amar Ztéli (FLN), démis de ses fonction par vote de défiance à la majorité absolue des voix, le 29 avril dernier. Dans leur écrit, les dix élus sont revenus sur le déroulement des travaux de la session extraordinaire de l'assemblée à laquelle a appelé le wali délégué de Bab El Oued, Saïd Méziane, le mercredi 26 mai au siège de l'APC, boulevard Che Guevara, dans la Basse Casbah. Tout a commencé le 20 mai quand le wali délégué avait fait envoyer des convocations à tous les élus sans exception, les conviant à une session extraordinaire pour le 26 mai «en application de l'article 51 de la loi 90-08 du 7 avril 1990 relative à la commune». Les convocations avaient comme objet «la désignation du président de l'APC». Il faut savoir que cette réunion est la première du genre depuis la destitution, fin avril, de M. Ztéli pour mauvaise gestion. Le vote de défiance de l'assemblée à son égard a été confirmé par le wali par l'arrêté n°1050 du 12 mai. A la même date, M. Addou a aussi signé l'arrêté 1108 suivant lequel Haddadi Redha a été désigné administrateur des affaires de l'APC pour une durée d'un mois, conformément aux dispositions du code de la commune, en attendant de connaître le nom du nouveau président. Ce nom devait initialement émerger de l'assemblée extraordinaire de mercredi dernier. Il n'en fut rien. Pourquoi ? A ce sujet, la majorité des membres pointent du doigt le wali délégué, accusé de faire perdurer le blocage au mépris de la raison et de la loi en vigueur. Dans leur courrier, ils se disent à juste titre «étonnés» du refus inexpliqué de M. Méziane de procéder à l'installation du nouveau président suivant l'article 51, alors que c'était lui-même qui avait convoqué tout le monde à la plénière sur la base de la même clause ! L'article en question stipule que «l'assemblée populaire communale remplace le président décédé, démissionnaire, exclu, démis de ses fonctions, par un des membres de sa liste». Dix membres sur 15 souhaitent que Boussahia soit président de l'APC A se fier à cette disposition, c'est Farid Boussahia (FLN) qui est mieux placé pour occuper le poste vacant puisqu'il est à la tête d'une coalition de dix membres (4 FLN, 3 FNA, 2 RND, 1 PT), soit la majorité absolue. Son concurrent, Khellaf Tahar, du même parti, forme un groupe de 5 élus (4 FLN et 1 PT) qui sont une minorité. La situation est claire, du moins avant la cérémonie. Mais le wali délégué en a décidé autrement. «Cette plénière, consacrée au déblocage de l'assemblée, n'a duré que 10 minutes. Elle a été levée sans permettre à ses membres d'accomplir les procédures de désignation du nouveau président», notent les rédacteurs du courrier. M. Méziane tentait par contre d'appliquer l'article 48 du code qui stipule que «les membres de la liste ayant obtenu la majorité des sièges élisent parmi eux le président de l'assemblée». Une clause qui s'applique seulement en cas de nouvelle élection. La cérémonie s'est donc terminée en queue de poisson. Point de nouvel exécutif, au grand bonheur du P/APC déchu et de ces partisans qui n'ont pas manqué de faire la fête ! «Devant Dieu et aux yeux de la loi, je suis président d'APC. C'est maintenant à l'administration de faire son travail», affirme M. Boussahia dans une déclaration faite au Temps d'Algérie. La majorité des représentants de la population demandent au wali d'entériner la délibération qu'ils ont prise le 26 mai portant remplacement de M. Ztéli par M. Boussahia. «Nous considérons que votre intervention est plus que jamais indispensable pour mettre fin au blocage», insistent-ils dans leur correspondance. Dans la vieille ville d'Alger, on est suspendu à la réaction du premier responsable de la wilaya.