L'excès tue. La récidive est punie avec la plus grande des rigueurs. Le délit, le crime et tout le cortège de drames qui s'ensuivent commencent à se faire grands, et ce, malgré la sévérité des magistrats dont l'immense majorité mérite un coup de chapeau. A Boufarik, un citoyen au casier blanc (heureusement) s'en prend à un policier qui lui voulait du bien, contrôle d'identité de routine. Mais voilà que le ton monte de suite. Armé, c'est le cas de le dire et de l'écrire. Des termes des articles de loi du code pénal, le policier outragé fait son boulot jusqu'au bout, c'est le flagrant délit. A la barre, face à Nadia Mamèche, le pauvre bougre, qui se mord les doigts à cause d'une courte détention préventive, a tout craché, le reste est laissé aux bons soins du défenseur de Sidi Aid qui saura mettre en exergue les mots adéquats pour effacer les maux imbéciles nés des nerfs et de tout le chapelet de ce que beaucoup croient de la... hogra. Maître Amine Morsli est l'avocat chargé de défendre A. L. Bouzid, 27 ans qui a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Le tribunal n'a même pas eu à entendre le témoin. «Oui, j'ai outragé le fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. Je regrette ce que j'ai fait. Je ne sais même pas ce qui m'a pris. Peut- être que le mauvais accueil la veille avait beaucoup joué dans la perte de mon self contrôle», a-t-il dit. Un an de prison ferme susurre Abderaouf Kouchih, le représentant du ministère public qui n'a pas voulu retourner le couteau dans la plaie en posant d'autres questions dont les réponses pouvaient jouer en défaveur de ce pauvre A.L. Bouzid, visiblement démonté par son acte. Chargé de convaincre le tribunal, maître Morsli est allé droit au but. Il parle de la personnalité de l'inculpé qui a fauté contre lui-même. «Il s'est fait mal beaucoup plus qu'aux autres. C'est pourquoi, tout verdict infligé avec force devrait prendre en considération le casier vierge. Les circonstances atténuantes ont aussi été réclamées par l'avocat avec beaucoup d'à-propos car il est revenu sur le courage du détenu et la franchise du justiciable qui a le droit d'attendre le retour de manivelle pour ce qu'il venait de dire à la barre». De nos jours, les éléments des services de sécurité, les fonctionnaires assis derrière leur guichet, les commis de l'Etat et tous ceux qui affrontent les citoyens ne sont pas des anges. Il y a des comportements qui tuent», avait ajouté le plus jeune des Morsli qui n'a pas manqué de reconnaître les grosses qualités du tribunal qui a su mettre à l'aise Bouzid A. L. à qui il serait bon de tendre la perche en infligeant une amende et éviter de souiller le casier par une peine de prison inutile car conclut l'avocat «ce qui est fait est fait. Or, ce qui reste à faire, c'est de l'indulgence à accorder au détenu qui a reçu ce qu'il méritait pour ce qu'il a fait». Et une fois n'est pas coutume, nous allons vous relater les faits : «Si A. L. Bouzid avait été prié de remettre ses papiers à un policier qui a constaté l'état d'excitation de l'automobiliste. Puis tout alla vite, des mots, des verbes, des cris et des éclats de voix. Le tout commence au commissariat et s'est terminé à la barre face à cette Nadia Mamèche, la juge de Boufarik de la cour de Blida qui a accordé le sursis à A. L. Bouzid.