En dix-neuf participations aux phases finales de Coupe du monde, les sélections arabes ne se sont qualifiées pour le deuxième tour qu'à deux reprises. C'est un pays africain, le Maroc, qui est allé pour la première fois au-delà de la phase de poules, au Mexique en 1986. Le deuxième à avoir franchi ce cap est l'Arabie Saoudite aux Etats-Unis en 1994. En tout, il n'y a eu dans l'histoire de la Coupe du monde que huit équipes arabes qualifiées pour la phase finale, sur les vingt-trois pays que compte le monde arabe. En termes de buts inscrits, le bilan des sélections arabes en dix éditions de la Coupe du monde est bien maigre. Pourtant, elles ont été présentes à toutes les éditions depuis 1978. Le monde arabe a eu un seul représentant en 1934, 1970 et 1978, deux en 1982, 1990, 1994, 2002, 2006, et trois en 1986 et 1998. Mais en tout, son bilan offensif se limite à 43 réalisations, le record ayant été établi lors de la Coupe du monde de 1998 en France par le Maroc, l'Arabie Saoudite et la Tunisie avec huit buts en neuf rencontres lors du premier tour. Quant à la participation la moins prolifique des équipes arabes, elle remonte à la Coupe du monde de 2002 en Corée et au Japon. La Tunisie n'avait alors trouvé le chemin du but qu'une fois, par Raouf Bouzaiene, tandis que l'Arabie Saoudite devenait l'unique sélection arabe à quitter une Coupe du monde avec un compteur vierge. Ces participations timides n'ont pas permis aux buteurs arabes de figurer parmi les légendes de cette compétition. Il n'en reste pas moins certaines performances de joueurs qui ont fait briller quelques étoiles dans le firmament arabe. Le but de Owairan La figure la plus notable est sans doute le mythique attaquant saoudien Sami Al Jaber. Il est le seul footballeur arabe à avoir pris part à quatre phases finales de Coupe du monde, en 1994, 1998, 2002 et 2006. Il a également réussi à marquer trois buts lors de trois participations différentes, d'abord dans les filets du Maroc à Etats-Unis 1994, puis dans les cages sud-africaines à France 1998, et enfin dans celles de la Tunisie à Allemagne 2006. Il est incontestablement le grand buteur du football arabe. Pour mieux mesurer sa contribution, signalons que l'Arabie Saoudite n'a marqué que neuf buts au cours de son histoire mondialiste. Le deuxième buteur saoudien, Fouad Amin Anwar, a signé deux réalisations lors de la Coupe du monde de 1994 aux Etats-Unis : contre les Pays-Bas et le Maroc. Suivent quatre autres joueurs, qui ont chacun inscrit une fois leur nom au tableau d'affichage. Le plus célèbre de ces buts reste celui de Saeed Owairan, réalisé en 1994 contre la Belgique pour propulser l'Arabie Saoudite au deuxième tour. Fahad Al Ghesheyan a pour sa part trompé le portier suédois lors du match suivant. Youssef Al Theneyan s'est, lui, illustré face à l'Afrique du Sud en 1998. Enfin, Yasser Al Kahtani a marqué contre la Tunisie lors de la Coupe du monde de 2006 en Allemagne. La sélection égyptienne a été la première en phase finale de Coupe du monde , en 1934 en Italie. C'est Tarik Adil Fawzi qui a débloqué le compteur arabe face à la Hongrie avec un superbe doublé, qui n'a été réédité que trois fois par la suite. Parmi les pays arabes, c'est le Maroc qui détient le record de buts inscrits (12 au total) en phase finale de Coupe du monde. Tout a commencé en 1970 avec deux réalisations signées Mohamed Jarir face à l'Allemagne de l'Ouest et Maouhoub Ghazouani face à la Bulgarie. Ce dernier but est celui qui a donné au Maroc son premier point dans cette compétition. En 1986 au Mexique, les Marocains se qualifient pour le deuxième tour et trouvent le chemin des buts à trois reprises, grâce à Abdelrazik Khayri par deux fois et Abdelkrim Krimau. Lors de la Coupe du monde de 1994 aux Etats-Unis, les Lions de l'Atlas rugissent deux fois, notamment face à l'Arabie Saoudite sur une réalisation de Mohammed Chaouch, et contre les Pays-Bas avec un but de Hassan Nader. Mais c'est pendant la Coupe du monde de 1998 en France que le Maroc laisse libre cours à ses velléités offensives en trouvant les filets à cinq reprises grâce à trois joueurs. Abdeljalil Hadda, alias Camacho, marque contre la Norvège et l'Ecosse. Salaheddine Bassir réalise le doublé face à l'Ecosse et devient le deuxième joueur marocain à réussir cette performance. Le troisième est Moustapha Hadji, qui s'illustre face aux Norvégiens. Au cours de ses quatre participations à des phases finales de Coupe du monde, la Tunisie inscrit huit buts. Les Tunisiens débutent en 1978 avec un triplé face au Mexique et offrent ainsi au monde arabe et à l'Afrique leur première victoire sur la scène mondiale. Les héros du jour furent Ali El Kaabi, Nejib Ghommidh et Mokhtar Douieb. Après une absence de vingt ans, la Tunisie inscrira un unique but lors de la Coupe du monde de 1998 en France par Skander Souayah contre la Roumanie. Le scénario se répète en 2002 avec une seule réalisation signée Raouf Bouzaiene face à la Belgique. En 2006, les Aigles de Carthage égalent leur record avec trois réalisations, œuvres de Ziad Jaziri et Radhi Jaidi dans les filets saoudiens, et de Jawhar Menari face aux Espagnols. Les Algériens tombent la RFA L'Algérie, seul représentant arabe lors de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, compte six réalisations, dont cinq en Espagne en 1982. La même année, les Fennecs entrent dans l'histoire en inscrivant deux buts face à l'Allemagne de l'Ouest, devenant ainsi la seule sélection arabe à battre un ancien champion du monde. Rabah Madjer et Lakhdar Belloumi sont les protagonistes de la victoire. Les deux autres joueurs algériens à avoir trouvé les filets sont Salah Assad (deux buts) et Tedj Bensaoula. Mais à l'issue de la Coupe du monde de 1986 au Mexique, les Algériens n'enregistrent qu'un seul point, à l'issue d'un match nul face à l'Irlande du Nord lors duquel Djamel Zidane inscrit l'unique but. On compte, parmi les sélections arabes évoluant sur le continent asiatique, celle du Koweït, qui a été la première à se qualifier pour une phase finale de Coupe du monde. En Espagne en 1982, les Koweïtiens marquent seulement deux fois. C'est Faisal Al Dakhil face à la Tchécoslovaquie (match nul) et Abdullah Al Buloushi face à la France qui s'en chargent. Les Emirats arabes unis ont également deux réalisations à leur actif en Coupe du monde, notamment en Italie en 1990, grâce à Khalid Ismaïl Mubarak et Ali Thani Jumaa, respectivement face à l'Allemagne et à la Yougoslavie. Les Irakiens arrivent bons derniers avec une seule participation, lors de la Coupe du monde de 1986 au Mexique. Au plan mondial, un seul but vient orner le palmarès footballistique de l'Irak, celui d'Ahmed Radhi face à la Belgique. Le chemin semble ardu face à l'Algérie si elle compte ajouter des buts au palmarès des sélections arabes. Les Fennecs auront fort à faire dans un groupe qui compte l'Angleterre, les Etats-Unis et la Slovénie. Karim Ziani et Rafik Saïfi donneront-ils au football arabe ses lettres de noblesse ?