39 familles, résidant régulièrement depuis novembre 1980 à la cité des Deux Bassin (Ben Aknoun), comptent s'opposer à leur recasement qui devait avoir lieu tôt ce matin. Le terrain qu'elles occupent fait l'objet d'un litige entre elles et l'agence foncière de la wilaya. Le tribunal de Bir Mourad Raïs a été saisi à cet effet en mai dernier. Les familles demandent à la justice à ce que la qualité de propriétaire de lot de terrain leur soit reconnue. La cité de «recasement» les Deux Bassins, dans la commune de Ben Aknoun, a été inscrite par la wilaya comme étant un site d'habitations précaires à évacuer, ce matin, alors que le terrain fait l'objet d'un litige opposant 39 familles à l'agence foncière de la wilaya depuis deux mois. Selon le communiqué rendu public par la wilaya jeudi dernier, 113 familles seront évacuées du site, alors que la population se dit non informée de cette opération. Le quartier, qui jouxte le siège de l'APC, est constitué de 39 chalets de deux pièces-cuisine. Il est constitué aussi de près d'une centaine de baraques dont la construction a été autorisée par les services locaux. Autrement dit, les Deux Bassins abritent deux catégories de population. Les plus anciens habitants, soit 39 familles, sont sur place depuis novembre 1980. Celles-ci résidaient auparavant à la Concorde (commune de Bir Mourad Raïs) et Frais Vallon (Oued Koreiche). En raison de la construction de la voie express Bab El Oued-Bouzaréah et la première rocade sud d'Alger (Dar El Beida-Zéralda), elles étaient provisoirement transférées vers les Deux Bassins de Ben Aknoun. Les familles y ont été par la suite oubliées. Quatorze ans plus tard, les autorités se souviennent d'elles. En fait, par arrêté n°626 du 5 novembre 1994, le wali transfère le terrain, d'une superficie de 12 000 m2, à la commune de Ben Aknoun, via l'agence foncière intercommunale. En août 1995, l'APC se désiste du terrain au profit des familles. L'assemblée a même délibéré dans ce sens le 1er août 1995. Les procédures en vue de l'obtention des actes de propriété, notamment les paiements, ont été engagées en novembre de la même année. Les actes sont indispensables pour demander un permis de construire. Des familles ont donc procédé aux premiers versements avant que tout ne soit bloqué pour des raisons que les concernés disent ignorer jusqu'à maintenant. Les incessantes réclamations de la population auprès de l'APC ont abouti à l'envoi par le président de l'assemblée, en avril 2000, d'une correspondance à l'agence foncière lui demandant de terminer les procédures administratives. Cette correspondance n'a pas été suivie d'effet. Pour preuve, les familles ont saisi le tribunal de Bir Mourad Raïs, en mai dernier. L'affaire, où sont citées les familles (individuellement), l'APC de Ben Aknoun, la wilaya et l'agence foncière, ne fait que commencer. Les plaignants demandent au tribunal à ce que la qualité de propriétaire des lot de terrain leur soit reconnue. En attendant que la justice tranche définitivement cette question, les 39 familles comptent s'opposer par tous les moyens à leur recasement d'aujourd'hui.