Le 20 juin, 113 familles ont été évacuées du site appelé les Deux Bassins, dans la commune de Ben Aknoun, dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire. La démolition des chalets et des baraques, entamée le jour même sous l'égide de la wilaya déléguée de Bouzaréah, a été achevée mardi, soit au bout de dix jours de travail. Il reste maintenant à concrétiser les deux projets annoncés par les autorités sur l'assiette ainsi dégagée : une extension à la station de transport urbain et un espace vert. Commencés dans l'après-midi du 20 juin dernier, les travaux de démolition des 39 chalets et de 74 baraques en parpaing, implantés au site des Deux Bassins (commune de Ben Aknoun) ont été achevés mardi. Les gravats, produits de la casse, ont été évacués à l'aide de camions de gros tonnages. Hier matin, aucune activité n'a été enregistrée sur les lieux, mis à part la présence d'un engin de travaux publics en stationnement. Les habitations précaires ont été complètement rasées, laissant la place à un terrain vague où il ne reste que quelques poteaux électriques encore debout et de rares arbres ayant échappé à l'intervention des pelleteuses. Contrairement aux autres sites évacués de leurs occupants et qui ont vu l'installation de la police communale afin d'éviter un nouveau squat, les Deux Bassins attendent d'être gardés de toute intrusion. Les incessants allers-retours des camions ont toutefois fini par endommager la chaussée à l'entrée du site qui fait office également d'accès principal du siège de l'APC. Pour rappel, les 113 familles habitant la cité ont a été évacuées, le 20 juin, dans le cadre du plan d'éradication progressive des habitations précaires qui court jusqu'à décembre prochain. Celles-ci font partie des 607 familles recasées à la même date, quittant ainsi définitivement les bidonvilles de Chéraga et de Staouéli. Dans le cas de Ben Aknoun, la wilaya déléguée de Bouzaréah, territorialement compétente, avait fait appel aux services de sécurité afin d'obliger les familles qui vivaient dans les 39 chalets depuis 30 ans à quitter les lieux et d'aller s'installer dans d'autres cités à Zéralda et Birkhadem (Tahar Bouchet) notamment. Ces familles ont refusé leur relogement avant que la justice ne se prononce sur le litige les opposant à l'agence foncière de la wilaya sur la propriété du terrain. A l'origine, les occupants de ces chalets résidaient à Frais Vallon (commune d'Oued Koreiche) et la Concorde (Bir Mourad Raïs). Dans le cadre de la réalisation de la voie express de Frais Vallon et la première rocade sud d'Alger (Dar El Beïda-Zéralda), ils étaient provisoirement transférés vers Ben Aknoun, à partir de novembre 1980. Aujourd'hui, ils font valoir, devant le tribunal de Bir Mourad Raïs, des décisions de désistement sur le terrain, signées par l'APC de Ben Aknoun en 1995, pour revendiquer la propriété de l'assiette. Cela n'a pas empêché la wilaya déléguée de les évacuer de force. Par contre, les 74 baraques, construites sous autorisation des services de l'APC et abritant des familles de quelques employés communaux, ont été vidées dans le calme le même jour. L'assiette étant maintenant disponible, il reste aux autorités à concrétiser les deux projets qu'elles ont promis à la population d'implanter sur place, à savoir une extension de la station de transport urbain mitoyenne et un espace vert. De plus, les services de l'APC devront quitter leur actuel bâtiment pour qu'il soit rendu à la protection civile. Avant cela, il faudra reconstruire de nouveaux bureaux de la municipalité à la place de l'ancien siège de la commune, dans les environs du lycée El Mokrani. Le terrain est toujours vacant. «L'immeuble sera en R+3. La maquette existe», affirme le président de l'APC, Noureddine Hired, dans une déclaration faite à la presse début juillet… 2006.