Après avoir atteint le fond lors de sa première sortie dans ce Mondial face à la Slovénie, l'équipe d'Algérie s'est métamorphosée à l'occasion de son second match face à son homologue d'Angleterre au point qu'un succès de sa part n'aurait pas du tout été considéré comme illogique. Même son adversaire anglais a admis qu'il était passé tout près de la correctionnelle. Grâce à ce match nul, les Verts obtiennent le point qu'il leur fallait prendre pour, au moins, éviter le zéro pointé qu'on craignait de voir se produire à la suite de leur triste confrontation face aux Slovènes. Plus important que ça, c'est la possibilité qui leur est, désormais, donnée de croire en leurs chances de qualification pour les 8e de finale du tournoi. En effet, selon le règlement de la Coupe du monde, il suffira aux Algériens de battre les Américains sur un écart d'au moins deux buts, mercredi prochain, pour passer au prochain tour et ce quel que soit le résultat de la rencontre Angleterre-Slovénie. C'est une situation que nous avons, déjà, vécu en 1986, au Mondial mexicain avant l'ultime journée. Cette année là les Verts se devaient de battre les Espagnols sur n'importe quel score pour aller en 8e de finale. Cela s'était mal passé pour eux puisqu'ils avaient perdu (3-0) ce fameux match. Il faut espérer que les choses ne se passent pas de cette façon mercredi prochain. D'ailleurs, en valeur intrinsèque, l'équipe américaine n'a pas le même poids que son homologue espagnol. Mais, dans le fond, ce n'est pas tellement cette équipe qui pourrait nous inquiéter mais bien la nôtre, notamment par sa capacité à se transcender ou non. Il faut reconnaître que l'on du mal à la suivre tellement elle passe d'une prestation à une autre. Tantôt c'est à une équipe moribonde que l'on a affaire, tantôt c'est un Onze conquérant qui se produit devant nous. Ce qu'elle est en train d'accomplir dans ce Mondial n'est pas sans nous rappeler l'épisode de la dernière CAN qui l'avait vue débuter le tournoi en Angola sur un monumental ratage face au modeste Malawi devant lequel elle s'était effondrée sur le score de 3 buts à 0. Ce n'est que par la suite qu'elle avait retrouvé ses esprits et son allant jusqu'à réaliser, presque, le match parfait en quart de finale face à la Côte d'Ivoire. Une inefficacité chronique On n'a pas manqué, vendredi soir, dans le match contre les Anglais, à faire le parallèle avec cette sortie face aux Ivoiriens. C'était la même volonté qui était affichée par les joueurs, la même envie de faire taire les critiques et surtout la même ambition de prouver qu'ils ne sont pas là par hasard. Comme par un effet de hasard ce genre de réaction ne se produit que face à adversaires devant lesquels il se dit que les Verts ne feront pas le poids. Quand le tirage au sort de la Coupe du monde avait été effectué et qu'on avait sur qu'ils allaient affronter les Anglais, il est sur que pour les observateurs ils n'étaient pas en mesure de tenir la route. C'était la même chose face aux Ivoiriens et c'est la même réaction que les Verts ont eue face à l'équipe de Three Lions. Ce fut comme une sorte de réponse à leurs détracteurs juste pour leur montrer que, eux aussi, méritent, amplement, de figurer parmi les participants à cette Coupe du monde. Aujourd'hui, ils se retrouvent face l'obligation de vaincre face aux Américains mercredi prochain. Et vaincre sur une marge d'un minimum de deux buts pour éviter toute mauvaise surprise en vue de la qualification aux 8e de finale de la compétition. Une double mission qui semble extrêmement difficile et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord à cause de l'adversaire qui, lui aussi, sera tenu de gagner s'il veut se qualifier pour le tour suivant. Il ne fait aucun doute que, dans l'absolu, l'équipe des Etats Unis ne vaut pas celle de l'Angleterre. Mais les Américains compensent cette supposée infériorité par un esprit combattif que tous les observateurs présents en Afrique du sud leur reconnaissent. On a une certaine tendance, vu du côté algérien à minimiser les performances de cette sélection. Il faut, pourtant, tenir compte du fait que par deux fois elle a été menée au score et par deux fois elle a réussi à égaliser. Face à l'Angleterre cela n'avait pas été facile du tout en raison de la valeur de l'adversaire. Contre la Slovénie, les Américains ont mieux fait puisqu'ils ont remonté un handicap de deux buts. Ils ont, même, réussi à inscrire un troisième but que l'arbitre a refusé de valider pour des raisons que lui seul connaît. Il s'agit là de deux données qu'il convient de ne pas négliger. Une équipe capable de réagir de la sorte jusqu'à redresser une situation compromise au départ doit susciter la méfiance. Plusieurs variantes testées Et puis peut-on croire que les Algériens sont capables d'inscrire deux buts sans n'en prendre aucun ? Nous posons là le problème lié à l'inefficacité offensive des Verts. Une inefficacité chronique si l'on tien compte du fait que la dernière fois qu'ils ont inscrits plus de deux buts c'était, justement, lors de la CAN face aux Ivoiriens et encore après prolongations. Depuis ce match, ils ont aligné une série de 6 matches, 4 officiels et 2 amicaux au cours desquels ils n'ont réussi à trouver le chemin des filets de l'adversaire qu'en une seul occasion. C'était le 5 juin dernier en amical face aux Emirats arabes unis qu'ils avaient battus sur un but inscrit sur penalty. Si l'on tient compte de ce constat, il ne faut pas s'attendre à voir l'équipe d'Algérie se qualifier mercredi prochain. Mais le football étant ce qu'il est c'est-à-dire un sport plein de surprises, il y a de la place à de l'espoir de voir les joueurs algériens réussir là où ils échouent depuis si longtemps, à savoir inscrire des buts. S'il est un homme qui cogite sur ce problème c'est bien l'entraîneur de l'équipe d'Algérie, Rabah Saâdane. A chaque match qui se présente, il essaie une nouvelle variante en attaque pour tenter de trouver la solution à cette inefficacité. Ghezzal seul en pointe, puis Djebbour seul en pointe, puis une association Ghezzal-Djebbour, rien n'y fait l'équipe d'Algérie est toujours aussi inefficace devant le but adverse. Face aux Anglais, il a essayé la variante Matmour sur le front de l'attaque épaulé par Boudebbouz. Une tactique qui a contribué à malmener l'équipe adverse sans toutefois constituer un grand danger pour le gardien David James. Cela fait qu'à l'huer actuelle, il ne se trouve pas un Algérien qui ne se demande pas comment ses joueurs vont parvenir à leurs fins face aux Américains. En somme ce sont les Verts qui détiendront, ce jour là, les clés de leur réussite…..ou de leur échec. Une mission certes délicate mais non impossible. A eux de démonter que ce dernier qualificatif n'est pas algérien.