Des associations et des citoyens interpellent les responsables locaux et les hautes instances de l'Etat pour mettre fin à la spéculation sur le foncier à la commune de Bir El Djir, à Oran. Ces derniers mettent en évidence «l'opacité entourant l'acquisition du terrain de 900 m2 à Bir El Djir de la part d'un acquéreur» et dénoncent «le squat d'une partie de la voie publique conduisant vers un établissement scolaire situé non loin d'un hôpital pédiatrique». Ils attirent l'attention des autorités sur «la malveillance du pseudo investisseur qui convoiterait l'indemnisation suite à l'expropriation du terrain se trouvant sur le tracé final du projet du tramway et dont la superficie totale a atteint 1000 m2 suite au squat». Le problème en question remonte à plus de deux ans. Et depuis, ces associations ne cessent de dénoncer, par correspondance et par voie d'huissier de justice, les «filouteries» dans le foncier. Le wali, les responsables locaux à divers niveaux ainsi que toutes les instances de l'Etat ont été destinataires de ces missives. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme se trouve concerné par cette affaire. Il a été également informé sur les magouilles opérées sur cette assiette de terrain concédée, indique-t-on, dans le cadre du dispositif Comité d'assistance locale et de promotion de l'investissement (Calpi). Dans ces multiples lettres, dont celle adressée au ministre de l'Habitat, les associations dénoncent également le silence des autorités, «en dépit de la présentation de documents prouvant la véracité des déclarations et des faits dénoncés». Des missives qui n'ont pas reçu de réponses à ce jour de la part des autorités locales, notamment de la commune de Bir El Djir que les habitants se plaisent à appeler «Bir El Djib» du fait des multiples malversations sur le foncier. Dans une lettre rédigée par l'association Khemisti des 407 logements, les membres relèvent : «Aux lieu et place de l'hôtel programmé, le terrain a été illégalement reconfiguré en coopérative immobilière dont le premier initiateur a été incarcéré pour une autre affaire de trafic dans le foncier», dénonçant en outre «l'extension illégale du terrain (initialement de 900 m2) dont s'est permis le nouveau acquéreur A. Farid, lequel a accaparé le droit de grignoter sur la voie publique, à savoir la route (…). Nous sollicitons votre intervention pour mettre fin aux agissements délictueux du propriétaire du terrain, mais également pour dénoncer le laxisme outrageant des autorités locales», ont souligné les rédacteurs de la missive tout en mettant en exergue «leur refus de faire justice et de recourir à la violence sous toutes ses formes». Selon les associations, «cette parcelle de terrain a été revendue par le premier acquéreur qui a obtenu un permis de construire en dépit de toutes les réserves émises à propos des dépassements se caractérisant par l'accaparement d'une partie de la route censée être un accès à la nouvelle ville de l'est d'Oran». Ils «implorent et invitent le ministre de l'Habitat à se rendre sur les lieux pour constater de visu, confirmer les faits dénoncés et mettre fin à cette entourloupe». Par ailleurs, ils signalent que «les travaux en question sont situés à proximité d'un hôpital pédiatrique». Les associations se sentant le devoir de dénoncer «les dépassements de A. Farid». Après les dénonciations,les citoyens font opposition Le 25 janvier 2009, des citoyens de Bir El Djir interpellent, pour leur part, le wali d'Oran en lui adressant une lettre d'opposition. Dans cette correspondance, ils informent ce dernier de «l'opacité entourant l'acquisition du terrain de 900 m2 auprès de l'agence foncière de Bir El Djir, et ce, dans le cadre du Calpi (acquisition en date du 22 mai 1997, enregistrée sous le numéro 85)». Dans cette lettre, ils s'opposent à «l'extension opérée par le bénéficiaire, et ce, en accaparant une partie de la voie publique et en tentant de fermer les routes sud et est conduisant à un établissement scolaire». La lettre adressée au wali était accompagnée des copies de l'acte de propriété notarié et de l'autorisation émise par l'APC de Bir El Djir.