Les infections nosocomiales sont reconnues comme des problèmes majeurs de santé publique de par leur fréquence, leur coût et leur gravité. Le risque de contracter une infection au CHU de Constantine est de 20,33%, c'est-à-dire que sur 100 personnes hospitalisées, 20 d'entre elles contracteront une infection nosocomiale. Ce chiffre varie en fonction du service dans lequel la personne hospitalisée se trouve. Il est à préciser que ce taux dépasse de loin le taux national qui a été évalué en 2005 à 14%. «Les infections nosocomiales représentent un problème de santé publique majeur au plan national et même mondial. Les principales mesures à prendre pour minimiser le risque de ces infections sont le renforcement et l'amélioration de l'hygiène hospitalière car ces infections touchent notamment les personnes hospitalisées vulnérables, dont les personnes âgées, les immuno-déprimées et celles souffrant de maladies chroniques», a précisé le docteur Boughachiche qui a présenté hier les résultats de la dernière enquête effectuée au mois de mars 2010 au niveau du CHU Ben Badis de Constantine. Un travail qui a touché 659 patients hospitalisés à travers tous les services du CHU. Selon également l'étude présentée, le bloc opératoire est un facteur de risque et souvent une source d'infections puisque 41,2% des opérés contractent une infection nosocomiale. Le docteur Boughachiche explique alors que «le malade s'infecte avec ses propres germes à la faveur d'un acte invasif (porte d'entrée) et/ou en raison d'une fragilité particulière. Il peut alors s'agir : d'infections croisées, transmises d'un malade à l'autre par les mains ou les instruments de travail du personnel médical ou paramédical, d'infections provoquées par les germes du personnel porteur, d'infections liées à la contamination de l'environnement hospitalier». Les causes sont souvent liées au comportement du personnel médical et au manque d'hygiène. Pour sa part, le professeur Belabed a expliqué la résistance des bactéries lors des infections nosocomiales en disant que «les problèmes des infections nosocomiales sont souvent liés à l'émergence de staphylocoques, d'entérocoques et de bacilles Gram négatif résistants à de multiples antibiotiques». La gravité des infections peut être exacerbée par l'utilisation d'antibiotiques et un mauvais traitement du malade. Sur un autre chapitre, cette étude effectuée au niveau du CHU de Constantine servira de support à l'équipe du professeur Abdou, directeur des activités médicales et paramédicales, pour cerner les facteurs et les services à risques et prendre ainsi les mesures qui s'imposent pour réduire le taux de prévalence de ces infections, dans le cadre de la réactivation du comité de surveillance installé il y a près de deux ans. Il faut faire en sorte que ça soit une priorité surtout que le directeur général du CHU, le docteur Zermane en l'occurrence, a insisté sur l'intérêt de mettre en place un réseau de surveillance et d'alerte au niveau du CHU.