Le gouvernement a décidé de soutenir la Société nationale du véhicule industriel (SNVI) dans son plan de développement. Depuis 1973, le fleuron de l'industrie mécanique n'a pas investi dans les équipements et la nouvelle technologie d'automobile. Hier, le nouveau ministre de l'Industrie, de la Pme et des investissements, Mohamed Benmerad est revenu, lors d'une visite au site du complexe de Rouiba, sur les intentions des pouvoirs publics quant à l'avenir de cette entreprise qui compte près de 7000 salariés et un plan de charge étalé sur 3 ans. «C'est une visite symbole au complexe de SNVI de Rouiba. C'est le fleuron de l'industrie algérienne. Le premier constat que je fais est celui de la préservation de ce complexe. Je veux rendre un grand hommage aux travailleurs et cadres de la SNVI. En dépit d'un contexte particulier et difficile, où les investissements et la mise à niveau n'ont pas été renouvelés depuis les années 70, les travailleurs ont continué à entretenir ce bijou», a tenu de souligner le ministre de l'Industrie hier lors d'un point de presse animé en marge de sa visite de travail et d'inspection. M. Benmerad a fait part d'un programme de mise à niveau et d'un plan d'investissement qui sera soumis incessamment au conseil des participations de l'Etat. «Le dossier se trouve bien avancé. Les cadres de la SNVI ont élaboré un plan d'investissement assez conséquent. Le gouvernement et le conseil des participations de l'Etat sont disposés aujourd'hui à apporter leur soutien. Je crois qu'à partir de la plateforme de Rouiba, nous allons assister à un véritable renouveau de l'industrie nationale. Nous espérons développer au tour de cette plateforme un tissu d'entreprises qui assureront l'intégration de la sous-traitance. Il s'agit notamment de nouvelles activités dans l'aval, surtout dans l'industrie mécanique», a indiqué le ministre, persuadé que l'entreprise publique est capable de renouveler le défi. «Je suis venu avec des a priori. On m'a dit que le personnel est vieillissant, mais j'ai trouvé que le personnel a été renouvelé et qu'il y a eu le recrutement de cadres et de jeunes universitaires algériens. Ils sont aux commandes de ce complexe. J'ai constaté également que les métiers complexes étaient pris en charge. La SNVI est capable de développer la sous-traitance et de délaisser 20% de son chiffre d'affaires aux opérateurs nationaux. Pour moi, ce sont autant de points positifs. Je ne manquerai de porter ces informations au gouvernement. Et je peux, d'ores et déjà, le assurer le soutien du gouvernement, notamment pour le plan de mise à niveau et des programmes investissements», a soutenu le ministre de l'Industrie avec un air de fierté et de satisfaction. Les travailleurs n'ont pu retenir leur joie en avouant au ministre par la voix d'un représentant toute leur satisfaction de voir un ministre du gouvernement effectuer une visite au siège de l'usine, «ce qui ne c'est pas produit depuis de longues années». Montage de véhicules légers : l'Algérie en attente d'un constructeur A la question du développement de l'industrie de montage de véhicules légers, le ministre a préféré laisser la question aux spécialistes. «Je préfère laisser cette question aux spécialistes et opérateurs du secteur qui pourront nous dire si l'Algérie est capable de faire une chaîne de fabrication de véhicules pour particuliers. L'Etat est ouvert à toute proposition allant dans le sens du développement de l'industrie mécanique. Les capacités de production de la SNVI en véhicules industriels et de transport de voyageurs sont très intéressantes. On espère qu'elle pourra couvrir au moins une partie de la demande nationale», précise-t-il, ajoutant que «l'Etat a décidé de geler les intérêts des prêts bancaires accordés à la SNVI» et que «le gouvernement va appuyer son plan de développement». Le partenariat n'est pas exclu, selon lui. «Nous avons plusieurs hypothèses à propos du partenariat avec des groupes étrangers», a fait savoir le ministre, mais sans citer les options envisagées dans ce sens. Avec un statut de société par actions (SPA), la SNVI compte parmi les 13 grandes entreprises publiques. Ce complexe de véhicules industriels édifié à Rouiba (Alger) produit des camions porteurs, des camions tout-terrain, des tracteurs routiers, des autocars et autobus. Hier, des modèles de véhicules blindés produits pour les besoins de l'armée nationale et de la gendarmerie ont été présentés au ministre, sans oublier les camions destinés à la collecte de sang. La fonderie réalisant diverses pièces brutes pour l'usine et les sous-traitants est la fierté du complexe, car elle est la septième du genre dans le monde, et elle n'existe pas encore en Afrique, à l'exception de l'Afrique du Sud. Selon les cadres de l'entreprise, le plan d'investissement tracé vise à doter le complexe des chaînes numériques et des installations de technologie de pointe, afin de mettre un terme au montage manuel.