Les «erreurs» de l'entraîneur Carlos Queiroz et la transparence de sa vedette Cristiano Ronaldo expliquent l'élimination «logique» du Portugal face à l'Espagne (0-1) en 8e de finale du Mondial-2010 en Afrique du Sud, jugeait mercredi la presse portugaise. «Le Portugal éliminé après une erreur de Queiroz», titre en une le Diario de Noticias (DN), tandis que son concurrent Publico s'interroge : «Qu'avons-nous fait pour mériter ça ?». «L'erreur énorme de sortir l'attaquant Hugo Almeida à la 58e mn a ouvert la voie à l'élimination face à l'Espagne», assène le Correio da Manha, pour lequel «Ronaldo a fait un de ses plus mauvais matches au service de la Selecçao». Même verdict pour Publico : « Ronaldo est passé à côté du Mondial. Mourinho avait dit que le Portugal ne gagnerait pas le Mondial même avec Ronaldo à mille à l'heure. Mais celui-ci ne s'est jamais approché de la vitesse de croisière», tranche un de ses éditorialistes. «Ronaldo n'a presque pas existé», insiste le directeur du DN, selon lequel le Portugal était mené par un entraîneur sans ambition. «Honnêtement, l'équipe de Queiroz est allée jusqu'où elle pouvait et méritait», écrit-il avant de conclure que la meilleure équipe a gagné, avec justice et sans surprise. Le capitaine portugais et attaquant vedette du Real Madrid «a quitté ce Mondial sans laisser sa marque», écrit le quotidien sportif A Bola. En une de son concurrent Record, une photo de Cristiano Ronaldo au visage souffrant, sur fond d'affiche tauromachique, illustre le titre «Nous avons été cueillis». Les photos du gardien portugais Eduardo, en larmes après la défaite, dominent toutefois les premières pages de la presse portugaise, qui salue sa «performance fantastique». «Eduardo a été géant», résume dans les pages du DN Domingos Paciencia, son entraîneur au Sporting Braga. «Eduardo, très sûr, ne méritait pas cette défaite», souligne le Correio da manha, qui revient dans ses pages intérieures sur «la fin du rêve» et «l'énorme déception qui a traversé le pays». Ronaldo : «Je me sens brisé» Après le match joué au Cap, Ronaldo, joueur le plus cher du monde (94 M euros) et Ballon d'or 2008, avait quitté le stade sans s'arrêter pour répondre aux journalistes. Lorsqu'un reporter de la télévision portugaise lui a demandé comment il expliquait cette élimination, le joueur a lancé par-dessus l'épaule : «Comment je l'explique ? Posez la question à Carlos Queiroz», l'entraîneur portugais. Face au début de polémique qui a éclaté au Portugal, certains commentateurs accusant Ronaldo de manquer de respect au sélectionneur national et de fuir ses responsabilités en tant que capitaine, l'attaquant du Real Madrid a expliqué qu'il ne s'agissait là que d'une phrase «simple et innocente». «Quand j'ai dit de poser la question à l'entraîneur, c'est juste car Carlos Queiroz donnait une conférence de presse», a expliqué Ronaldo sur le site de Gestifute. «Je n'étais pas en mesure d'expliquer quoi que ce soit, a-t-il ajouté. Je suis un être humain, je souffre et j'ai le droit de souffrir tout seul. «Je sais que je suis capitaine, j'ai toujours assumé et j'assumerai toujours mes responsabilités», a souligné le joueur après une participation discrète au Mondial sud-africain. Malgré la courte victoire face au Portugal, mardi en huitièmes de finale (1-0), la presse espagnole a préféré retenir la qualification plutôt que le reste. Pour les journaux espagnols, peu importe la manière, «ça y est, on est en quarts», se réjouit Marca. Désormais, «l'Espagne commence à rêver», titre El Pais, tandis que pour ABC, le «rêve reste entier». Les «champions sont de retour» s'enthousiasme As. Et décidément, maintenant à trois matches de son premier titre mondial, c'est tout un pays qui devient euphorique. Ce, grâce à un homme, David Villa, auteur de l'unique but de la rencontre. «Villa relance le rêve de l'Espagne», titre en une le journal El Mundo. «Villa, ponctuel comme peu face au but, est une mine, ou bien plus, un gisement à lui seul», s'enflamme El Pais. Le «matador Villa» a encore frappé, souligne ABC, tandis que As fait référence aux «Toreros» qui ont achevé leurs adversaires sans pitié. Olé !