Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a décidé de reprendre la protesta dès la prochaine rentrée universitaire au cas où le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) continue à ignorer les revendications des enseignants. C'est ce qui ressort des travaux de la session ordinaire du conseil national qui s'est tenue les 29 et 30 juin. Dans une déclaration au Temps d'Algérie à l'issue de cette session, le coordonnateur du Cnes, Abdelmalek Rahmani, a fait savoir que l'ensemble des sections syndicales du Cnes qui ont pris part aux travaux ont présenté «des évaluations fines» de la situation du secteur, qui ont abouti à la nécessité de renouer avec la protestation dès septembre. «On a évalué l'ensemble des dossiers soumis à la tutelle», a déclaré M. Rahmani qui regrette que plusieurs d'entre eux, notamment celui relatif au régime indemnitaire, sont «bloqués». «Nous tiendrons une autre session du conseil national en septembre pour décider de la forme à donner à notre protestation, si d'ici là le ministère ne réagit pas», menace notre interlocuteur non sans rappeler aussi le dossier du logement ou encore «grosso modo», les promesses «non tenues» de la tutelle, qui s'est pourtant engagée lors des multiples rencontres avec son partenaire social de prendre en charge «dans les meilleurs délais» les revendications «légitimes» des enseignants universitaires. Pour M. Rahmani, le silence du ministère est une fuite en avant. La réunion a abordé également plusieurs volets, notamment les perspectives pour la prochaine rentrée universitaires ainsi que le 4e congrès du Cnes dont la date n'a pas encore été retenue. Circulaire du ministère :«La mauvaise solution» Dans un autre registre, M. Rahmani qui s'exprime sur les dernières mesures consignées dans la circulaire n° 628 du 18 mai 2010 relative à la participation des universitaires aux congrès et autres manifestations scientifiques à l'étranger, estime que le département de Harraoubia a encore choisi «la mauvaise solution». Pour lui, il existe effectivement des problèmes de gestion du dossier mais les mesures du ministère «sont bel est bien restrictives et n'arrangent pas la promotion de la recherche». «En quoi la participation d'un collègue chercheur en électronique peut-elle porter atteinte à l'intérêt national ?», s'interroge-t-il révélant que ce dernier (l'enseignant chercheur) se voit interdire une participation à une manifestation d'importance sur instruction du ministère des Affaires étrangères. Invité pour commenter «la riposte» du ministère par la voix de son directeur de la coopération et des échanges universitaires, Saïdani Arezki, notre interlocuteur, avoue ne pas avoir encore «fait la synthèse» des déclarations de ce dernier. «Nous nous exprimerons à ce sujet par le biais d'un communiqué à venir», dit-il. Dans un communiqué rendu public au lendemain de la publication de la note du ministère, le Cnes, rappelons-le, avait estimé que cette mesure est «pénalisante», affirmant au contraire que «la majorité des enseignants honore dignement ses engagements».