Les établissements universitaires connaîtront une autre paralysie dans dix jours. Réuni hier pour évaluer leur dernière rencontre avec le ministre de l'Enseignement supérieur, le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes), a maintenu son mot d'ordre de grève, prévu du 25 février au 02 mars prochain. Joint au téléphone, M.Kamel Aissat, membre du conseil national, a déclaré à L'Expression que le «oui» pour le maintien de la grève a été voté à l'unanimité. «Après une longue concertation, tous les présents à ce conseil sont pour le maintien du mot d'ordre de grève», a-t-il dit, estimant qu'aucune mesure concrète n'a été prise par la tutelle, et «la bonne volonté» affichée par le ministère ne suffit pas. «Depuis 1997, rien n'a été fait. On veut du concret, les promesses sans lendemain, ça suffit», a déclaré notre interlocuteur. Et d'ajouter: «Les discours de la tutelle n'ont rien donné sur le terrain. Au lieu de régler définitivement les problèmes des enseignants, elle continue dans une logique de promesses...». Ainsi, un préavis de grève sera déposé aujourd'hui, par les représentants du Cnes, auprès des ministères de l'Enseignement supérieur et du Travail. Rappelons que les revendications des enseignants du supérieur tournent autour de cinq points : la révision de la grille des salaires des universitaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social, la démocratisation de l'université ainsi que la révision de la politique de gestion de l'université. Dans un autre registre, cette décision peut être expliquée comme une réplique de la part du Cnes au ministère de l'Enseignement, qui a entamé une série de rencontres avec les autres syndicats, afin de faire baisser la tension dans les établissements universitaires. Dans ce sens, après avoir reçu, durant cette semaine, les représentants du Cnes et le Syndicat national des professeurs et maîtres de conférences en sciences médicales, M.Harraoubia a rencontré avant hier la direction de l'Union nationale des enseignants du supérieur (Unes). Cette rencontre s'inscrit dans le même cadre que les précédentes. C'est-à-dire, débattre de la loi portant statut particulier de l'enseignant du supérieur, des salaires, du logement, ainsi que de la promotion de la recherche scientifique. En outre, dans un communiqué transmis à la rédaction, à l'issue de cette dernière rencontre, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique reconnaît que les «enseignants, outre leurs missions scientifiques et pédagogiques, adhèrent volontairement et contribuent d'une manière positive à la promotion de l'université algérienne et à prémunir l'université de l'inertie». L'on notera aussi, dans le même communiqué «la consécration du dialogue utile et sérieux dans le traitement de toutes les questions soulevées a constitué le dénominateur commun de toutes les rencontres qui ont réuni le ministre avec les organisations syndicales». Par ailleurs, les étudiants de l'Institut national de formation supérieure des cadres de la jeunesse poursuivent leur grève déclenchée, il y a plus d'une semaine. Ces derniers, qui ont boycotté les examens de ce semestre, jurent de ne plus regagner le chemin des amphis, si on ignore toujours leurs revendications. Pire, les amphis ne seront plus réservés aux cours comme d'habitude, mais se transformeront en un lieu de protestation. Car les étudiants envisagent de déclarer une grève de la faim, à partir de samedi prochain.