Sept gardes frontières, relevant du corps de la Gendarmerie nationale, et deux agents de la garde communale ont été tués hier lors d'un accrochage avec des terroristes près de Tin Zaouatine. L'accrochage, d'une rare violence, a commencé vers 9h30 et a duré plusieurs minutes. Au moins 6 personnes ont été blessées. Ce premier bilan ne tient pas compte des pertes dans les rangs des terroristes. Immédiatement après cet accrochage, les forces de l'ANP ont déclenché une vaste opération de ratissage, qui se poursuit toujours, dans cette région désertique frontalière du Mali. Les terroristes d'Al Qaïda sont impliqués dans cette embuscade, dans une zone où ils disposent d'une liberté de manœuvre importante et de complicités locales. La localité de Tin Zaouatine est située à la frontière avec le Mali, et une localité malienne porte le même nom de l'autre côté de la frontière. Cette zone sahélo-saharienne est une sorte de no man's land ou les terroristes évoluent dans une certaine impunité. L'embuscade survient au lendemain des déclarations du chef d'état-major de l'ANP sur la ferme volonté de l'Etat et des forces de sécurité d'éradiquer le terrorisme. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait annoncé, la semaine dernière à Oran, qu'une nouvelle stratégie sera mise en œuvre dans le cadre de la coordination avec les pays voisins dans la lutte contre le terrorisme transfrontalier. Dans une déclaration à la presse en marge d'une réunion qu'il a présidée au siège de la wilaya d'Oran, en présence des walis de l'ouest du pays, Daho Ould Kablia a indiqué que cette stratégie repose sur la coopération et le travail commun, la communication et la coordination afin d'intensifier les moyens de contrôle et renforcer la bande frontalière par des unités de la sûreté et de la Gendarmerie nationales pour lutter contre le terrorisme transaharien. Il a signalé que la question de la sécurité nationale ne se limite plus au phénomène du terrorisme, qui a été «considérablement réduit ces dernières années, mais affronte un autre phénomène sécuritaire lié à des fléaux sociaux, comme le vol, la contrebande et la toxicomanie». L'option d'une prise en charge des problèmes sécuritaires de la région a été réaffirmée par le ministre de l'Intérieur, pour qui la sécurité du Sahel est «une stratégie minutieusement planifiée». Le ministre avait alors expliqué que cette région «n'est plus une action isolée ou secondaire», rappelant qu'il a fallu que les pays concernés prennent en charge la sécurité du Sahel «de manière globale et sous tous ses aspects». Ould Kablia a rappelé également que cette région était «convoitée par les forces internationales traditionnelles qui aspirent à accaparer ses richesses avec des visées politiques et géostratégiques».