L'Algérie exporte pour une valeur de 22 millions de dollars de boissons, dont 98% sont le fait des boissons Coca-Cola, a révélé, hier à Alger, Ali Bey Nasri, expert en exportations et membre de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). C'est lors des débats à l'occasion de la rencontre à Alger sur «les panoramas sectoriels pour l'Algérie à l'international de la filière boissons gazeuses et jus de fruits» que M. Nasri a fait savoir que «les exportations des boissons algériennes s'élèvent à 22 millions de dollars avec 98% d'exportations de boissons Coca-Cola. Donc, l'Algérie n'exporte que très peu en contrepartie, soit près de 3 millions de dollars d'importations en boissons», du Brésil, d'Espagne, d'Egypte, des Pays-Bas, d'Arabie Saoudite, d'Italie, d'Inde, de Tunisie et de France. Pour lui, l'Algérie ne peut exporter vers les marchés voisins tels que la Libye car celle-ci a contracté des conventions avec l'Egypte et la Tunisie dans ce sens leur donnant ainsi la primeur. Pour les autres marchés africains, l'Algérie exporte vers la Guinée, le plus important marché actuellement, selon l'étude réalisée entre 2005 et 2007 sur la filière et sous-filières de la boisson par l'équipe du consultant de Formatex et président du Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), Abdelkrim Boudra. Ce dernier a également cité les marchés du Ghana, de la Gambie, du Liberia, de la Sierra Leone en Afrique, l'Espagne et la France et les Pays-Bas en Europe, et le Sénégal (Afrique) dans une moindre mesure. Il a indiqué aussi que le pays exporte surtout des eaux embouteillées avec un taux de 98%. L'Algérien consomme 50 litres par an En 2009, l'Algérie a exporté 36 millions d'hectolitres vers 28 pays, dont ceux cités plus haut, alors que sa capacité de production tourne autour de 1 milliard de litres officiellement recensés, chiffre confirmé par l'étude et l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), avec une part de 85% destinée au marché national. Toutefois, ces exportations ont baissé l'année dernière pour diverses raisons, dont l'obligation instaurée en août 2009 (LFC) du Credoc comme seul mode de paiement à l'importation, a signalé M. Nasri, appuyé par d'autres producteurs. La consommation en Algérie est estimée à 50 litres annuellement et par habitant. Pou M. Boudra, le marché est fructueux puisqu'«il y a de la marge bénéficiaire au niveau de la filière boissons» et «le secteur n'a pas été affecté par la crise économique mondiale». Durant les cinq dernières années, l'Algérie a exporté vers 52 pays dont 7 émergents durant les trois dernières années, soit une moyenne de 30 pays par an. La filière boissons compte 1467 entreprises enregistrées mais seulement 400 d'entre elles activent, selon l'étude de l'Apab, et 400 selon celle de l'EDPME (programme Meda 1). A fin 2008, la filière employait 19 000 personnes directement, dont 29% dans la sous-filière eaux et 10% pour la sous-filière jus, le reste dans les boissons gazeuses.