Les quatre familles qui vivent depuis 1978 au " Petit Port ", occupant une partie d'une assiette de terrain cédée, en décembre 1995, par la commune de Ain Bénian à l'entreprise Sonatrach, sont menacées d'expulsion. Elles risquent de se retrouver à la rue dès aujourd'hui. L'APC se dit étonnée de voir les choses évoluer ainsi, demande la suspension de cette décision et envisage un dépôt de plainte contre le groupe public. Les quatre familles habitant le quartier "Petit Port", dans la commune de Ain Bénian, risquent d'être évacuées, aujourd'hui, de leurs maisons en application d'une décision d'expulsion prononcée par la justice au profit du groupe public Sonatrach, propriétaire de l'assiette. C'est ce qu'a appris le Temps d'Algérie auprès des concernés. Comme le recours qu'ils ont déposé n'a pas abouti, les Smaili, Ounighi, Hamadache et Hamzaoui déplorent l'absence d'alternative à l'expulsion, car ils risquent tout simplement de se retrouver dans la rue, sans logements. A l'APC, on ne s'attendait pas à un tel scénario. "Nous étions vraiment étonnés !", assure, au Temps d'Algérie, le vice-président chargé de l'urbanisme, Kamel Benazzou. "Ce n'est pas normal. Reloger ces familles, c'est la moindre des choses ! ", estime-t-il. Les familles en instance d'expulsion se partagent une parcelle de terrain dans le quartier depuis 1978. La décision de les forcer à quitter les lieux a été prise par le tribunal. C'est le dernier épisode en date du feuilleton de la vente par la commune de Ain Bénian du terrain occupé et qui est d'une superficie totale de 60 217 m⊃2;. L'acheteur n'est autre que le groupe public Sonatrach. Tout a commencé en décembre 1995. A cette date, l'acte de vente du terrain a été conclu entre la délégation exécutive de la commune (DEC) de Ain Bénian, l'agence foncière intercommunale de Chéraga, d'un côté et de l'autre côté une agence immobilière agissant au nom de la Sonatrach. A l'époque, l'acheteur s'était engagé à construire des logements et un centre commercial, en réservant 25% du projet à l'APC de Ain Bénian. Il était aussi tenu de reloger les personnes qui s'y trouvent au moment de la conclusion de la transaction. Faute de permis de construire, le projet n'a pas été concrétisé. Par la suite, l'assiette a été mise à la disposition de BRC, filiale associant Sonatrach à la multinationale Haliburton, probablement afin de relancer le projet initial. Après la dissolution de cette filiale, c'est l'entreprise Sonatrach elle-même qui se manifeste sur les lieux. Mais la reprise de l'assiette est faite dans le " flou total ", note-t-on. "Qu'est-ce qu'ils vont faire là-bas ?", s'interroge-t-on. Les riverains ont commencé à se plaindre des activités du groupe public sur l'assiette auprès de l'APC. Les élus ont par conséquent demandé à l'entreprise entre autres de suspendre les travaux de construction d'un mur se trouvant à 5m de la plage. Pour voir plus clair, les élus envisagent un dépôt de plainte contre le groupe, tentant "si c'est possible " de récupérer le terrain et d'y implanter des équipements publics au profit des habitants de la commune. Actuellement, l'APC se concerte avec des avocats en prévision d'un dépôt de plainte.