C'est hier que les quatre familles qui occupaient la parcelle de terrain achetée par Sonatrach à l'APC ont quitté les lieux sur injonction de la force publique. Les familles Ounighi, Hamadache, Hamzaoui et Smaïli occupaient de façon illicite cet espace qui appartenait à l'APC de Aïn Benian avant que celle-ci ne le cède à Sonatrach pour y ériger des logements destinés à ses fonctionnaires. «Nous habitons ce lieu depuis 1978, nous avons déposé plusieurs demandes au niveau de la commune pour un logement social, en vain. Et aujourd'hui nous sommes contraints de quitter les lieux, et de quelle manière !», a déclaré un proche d'une de ces familles. Le responsable de la société Sonatrach chargé de l'opération a refusé toute déclaration. Djamel Daikha, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'est limité à donner instruction aux agents de sécurité du site d'interdire tout accès aux personnes étrangères. Quant aux familles concernées par l'expulsion, elles ont refusé de quitter leurs maisons. Elles comptent résister face à l'armada de policiers dépêchée sur place. «Nous demandons notre part de ce pays, je suis fille de moudjahid, je préfère mourir que de sortir», a lancé Saâdia à partir sa fenêtre. Les services de la commune que nous avons sollicités ont refusé tout commentaire. «La justice a tranché. Ces familles doivent quitter les lieux», s'est limité à dire un responsable. S'agissant de la prise en charge de ces familles en cette période de canicule, le fonctionnaire de la commune de Aïn Benian a déclaré : «Nous n'avons rien à voir dans cette histoire, le litige est entre les familles et Sonatrach.» Pour rappel, l'accord de vente de la parcelle de terrain de 60 217 m2 avait été conclu entre la commune de Aïn Benian et Sonatrach en décembre 2005. Suite à quoi, Sonatrach a déposé plainte contre les occupants auprès du tribunal de Chéraga qui a rendu son verdict en décidant d'expulser les quatre familles. Les familles comptent résister, mais pas pour longtemps, vu l'acharnement des policiers qui ont même tabassé le gendre de l'une des familles qui voulait protéger sa femme qui est à son sixième mois de grossesse. Enfin, les familles appellent les autorités pour trouver une solution à leur situation qui est loin d'être humaine. «Nous sollicitons le président de la République pour une intervention ; nous sommes des algériens à part entière et l'idée d'un suicide collectif n'est pas à écarter», a conclu la jeune femme.