Si la circulaire du Premier ministre Ahmed Ouyahia dans laquelle il est instruit le versement des rappels pour les personnels de l'éducation en mai et en août 2011 a soulevé l'ire des syndicats autonomes, les affirmations du ministre du secteur, Boubekeur Benbouzid, qui a promis le versement des rappels dès septembre sont «louables», pour les représentants des travailleurs qui les ont toutefois accueillies avec prudence. Tout en se félicitant des affirmations de Boubekeur Benbouzid décidé à «tenir ses engagements», Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), opte pour la prudence. Il estime que l'expérience de l'année écoulée «nous a édifiés sur bien des choses», rappelant que c'est l'instruction du Premier ministre qui avait décidé d'annuler l'effet rétroactif qui a mis le feu aux poudres. «Ce même responsable fait encore une fois dans la provocation», déclare-t-il, estimant toutefois que si les déclarations de Benbouzid venaient à se confirmer, l'on assistera à une rentrée «normale et calme». «On le saura dans une vingtaine de jours», dira-t-il encore non sans émettre un bémol quant au bien fondé des déclarations du ministre de l'Education, en totale contradiction avec son responsable hiérarchique. Considérant les déclarations de Benbouzid de «positives», Sadek Dziri, président de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), estime que la circulaire d'Ouyahia «n'est qu'une manière de nous pourrir les vacances», avant de menacer : «S'ils veulent la stabilité, qu'ils répondent positivement à toutes nos revendications», rappelant que les dossiers des œuvres sociales et de la médecine du travail sont toujours en suspens. «Qui commande dans ce pays ?», s'interroge pour sa part le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, qui estime que «le gouvernement sait qu'on se prépare pour la rentrée en vue de faire aboutir nos revendications». Pour lui, le Premier ministre Ahmed Ouyahia veut créer un problème et faire oublier les vraies revendications des enseignants en orientant les débats sur le seul point relatif au régime indemnitaire. Les déclarations de Benbouzid se veulent, selon lui, un signe d'apaisement. «Il a juste envie de sauver la rentrée scolaire», commente M. Idir qui affirme que sans les rappels, il n'y aura pas de rentrée. «Ce sont nos comptes CCP qui vont décider en septembre», juge-t-il avant de déclarer que les syndicats autonomes vont se concerter au courant du mois d'août dans l'optique d'organiser une riposte par rapport notamment à la réforme du code du travail qui se prépare, selon lui, «dans les coulisses».