«Mon équipe sur le terrain au Kirghizstan a reçu des informations suggérant que les autorités locales ferment régulièrement les yeux sur des arrestations illégales, tortures et mauvais traitements sur des détenus menant à des aveux forcés», explique Navi Pillay, haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme dans un communiqué. Ces détenus sont pour «la plupart» des hommes jeunes et «pratiquement tous ouzbeks», a-t-elle précisé. «Un grand nombre de personnes – dont la plupart sont des hommes jeunes et pratiquement tous ouzbeks – ont été détenues de façon arbitraire, ce qui démontre non seulement des préjugés ethniques flagrants mais constitue des violations de nombreux principes fondamentaux des lois kirghizes et internationales», a-t-elle ajouté. Ces violations menacent «une paix fragile» six semaines après les violences interethniques entre majorité ethnique kirghize et la minorité ouzbèke dans le sud de cette République d'Asie centrale qui ont fait 316 morts, selon un bilan provisoire. Les autorités kirghizes ont indiqué que le nombre total de victimes pourrait atteindre les 2000. «Les avocats des victimes, des familles et des défenseurs des droits de l'homme ont été également menacés et ont subi des intimidations à des degrés alarmants», s'est inquiétée Pillay.