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En attendant l'eau…
Sa rareté annonce un véritable drame à Tamanrasset
Publié dans Le Temps d'Algérie le 24 - 07 - 2010

«C'est une année difficile. C'est l'année la plus critique qu'a connue la région depuis une décennie. S'il n'y a pas de pluie cet été, la sécheresse va faire des ravages à Tamanrasset», affirme Sadek, agriculteur.
«Il n'y a pas suffisamment d'eau potable pour la population. Les choses sont compliquées davantage pour le secteur agricole qui est de plus en plus menacé. L'année dernière, j'ai eu ma première récolte en olivier qui a été extraordinaire vu que j'ai réussi à arroser, les années précédentes, à partir de mes propres puits. Cette année, je n'ai que trois oliviers, pour vous dire le degré de gravité de la situation. C'est inquiétant», a-t-il ajouté. Dans une autre ferme, la verdure a soudainement disparu pour laisser place au sable jaunâtre. Les quelques ouvriers africains y circulent encore en attendant de beaux jours. «C'est notre ferme.
C'est ici que nous venons prendre l'air et passer les week-ends. Auparavant, il y avait beaucoup d'arbres fruitiers et divers légumes. Mais notre investissement n'a malheureusement pas été jusqu'au bout de ses objectifs en raison du manque flagrant d'eau dans la région. C'est vraiment crucial», dira Amel. Nos deux interlocuteurs attendent l'arrivée de l'eau à Tamanrasset dès la fin de l'année.
«C'est un projet qu'on attend avec impatience. Il va mettre fin à la souffrance de la population locale. Le transfert d'eau d'In Salah est très bénéfique et son impact sera, sans aucun doute, grandiose dans la région», dira Sadek. «On a besoin d'eau pour boire d'abord. Pour le reste, c'est clair que l'agriculture réalisera des performances énormes grâce à l'eau, il faut juste que le projet se concrétise», a ajouté Amel.
Liquide précieux, produit commercial
«Nous n'avons pas d'eau dans les robinets et pas de puits non plus», affirme Ahmed, 14 ans, vendeur au marché des chameaux. Pour lui, le manque d'eau ne pose pas un véritable problème. «Cela fait trois jours que nous n'avons pas eu d'eau à la maison mais c'est un problème qu'on peut régler.
Il suffit de creuser quelque part pour en avoir un peu», a-t-il poursuivi. Ahmed n'a toujours pas entendu parler du projet de transfert d'eau d'In Salah à Tamanrasset. «Non, je ne sais pas que Tamanrasset va avoir de l'eau cette année. Si c'est vrai, et bah c'est bien», a-t-il répondu. La première priorité de ce jeune de 14 ans est de vendre les chameaux pour avoir un salaire à la fin du mois, de quoi faire vivre sa famille après avoir abandonné l'école.
Tamanrasset est connue pour être une ville à potentiel touristique énorme bien que cette wilaya de l'extrême sud du pays recèle d'autres potentialités plus importantes, qui restent inexploitées à ce jour. Ce sont des milliers de touristes qui viennent de tous les coins du monde pour profiter des paysages féeriques du Hoggar et du Tassili ainsi que des jardins de bois pétrifiés découverts dans le désert. Paradoxalement, cette wilaya a trainé un problème de manque d'eau immense dont les conséquences se sont accumulées au fil des années. Tous les ingrédients sont là.
Cette crise est visible à travers l'obscurité que reflètent les murs des constructions, bâtisses dans la ville de Tamanrasset. En dehors de l'absence d'un style architectural propre distinguant cette wilaya, le visiteur peut remarquer l'insalubrité flagrante dans les ruelles, les places publiques, les marchés et autres. Le manque d'hygiène est l'un des signes de la rareté de l'eau. Si certaines familles ont eu la chance d'avoir leur propre puits pour s'alimenter, beaucoup d'autres attendent avec impatience le passage des citernes d'eau pour pouvoir remplir. «Les prix ont grimpé en ce début d'été.
On achète 2000 litres à 2000 DA. C'est trop cher. Ce ne sont pas toutes les familles qui se permettent d'avoir de l'eau à ce prix là», nous dira une habitante de Tamanrasset. La pénurie a également gagné ce produit cette année, commercialisé comme n'importe quel autre produit nigérien ou malien exposé sur les étals. «La rareté de l'eau a fait qu'on ne trouve plus tout le temps. Nous sommes obligés de faire des commandes en appelant les revendeurs qui nous approvisionnent deux à trois jours après avoir effectué la commande, alors qu'il y a quelques années, on achetait de l'eau sur place», a-t-elle encore ajouté.
L'absence de ressources hydriques propres à la wilaya est à l'origine de cette situation. «Il n'y a pas de nappes comme à In Salah. La ville est alimentée à partir de petites poches qui se sont vidées au fil des années. La faible pluviométrie a encore aggravé les choses», nous explique un investisseur.
Création de six bases de vie
Outre l'objectif d'approvisionner la wilaya, le projet de transfert d'eau In Salah-Tamanrasset a eu un impact économique et social sur tous les villages se trouvant sur un tronçon de plus de 600 km. Les chantiers sont implantés un peu partout longeant le tunnel excavé pour placer les canalisations qui transportent l'eau. Autre fois presque déserté, ce trajet a connu une intensification du trafic routier.
«Le trafic est devenu plus intense sur le tronçon. Les engins y circulent de jour comme de nuit, tout comme les chantiers qui opèrent sur plusieurs heures de la journée. Tout cela a contribué à redonner vie aux régions, aux villages et à mieux faciliter la circulation. Auparavant, les gens avaient peur de tomber en panne sur cette route, ce n'est plus le cas maintenant puisqu'il y a un nombre important d'engins qui passent à n'importe quelle heure», nous diront les riverains.
Des vents de poussière sont créés sur certaines parties où les brise-roche continuent de combattre la dureté de la pierre. A Tit, In Amguel, Inikr, M'nit et Arak, la vie a été bouleversée. «Les gens travaillent, beaucoup ont été embauchés dans le cadre de ce projet pour faire des travaux de manœuvre. Ce qui a permis d'améliorer leur vie», dira un autre. Les différents ouvrages du projet sont visibles.
Des canalisations, des blocs de chambre de vannes dont la hauteur atteint 32 m, des réservoirs et bien d'autres ouvrages nécessaires pour ramener de l'eau. La population aspire à ce que ce projet redonne vie après la phase d'exploitation. Pour cela, six bases de vie seront créées par l'ADE pour assurer la gestion des différents ouvrages.
Ces bases de vie qui sont en cours de réalisation en même temps que le projet disposent de différentes infrastructures nécessaires pour le personnel. Ceci est fait dans la perspective de créer de petits villages pour les populations, notamment les nomades. «L'eau est un facteur déterminant pour stabiliser les familles. Ils pourront s'installer tout autour des bases de vie. Ils seront alimentés en eau et pourront ainsi développer l'agriculture, l'élevage et autres», nous expliquent les cadres de l'ADE de Tamanrasset.


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