Cette année, l'été touche à sa fin plus tôt que les années précédentes. Avec le mois de Ramadhan en plein mois d'août, la saison estivale a été réduite à deux mois seulement. A moins de 15 jours du mois sacré, la fin de l'été commence déjà à se sentir, les plages sont désertées de jour en jour, de même que les complexes touristiques et les campings. Les touristes algériens ont certainement décalé la saison des vacances ou l'ont carrément ignorée pour des raisons évidentes de coûts. Budget des vacances, budget de Ramadhan mais aussi budget de la rentrée scolaire se chevauchent, ils étaient donc obligés d'opérer un choix. Sidi Fredj, un lieu touristique très prisé par les familles algéroises qui s'y rendent massivement pendant la saison estivale ne vit pas la même ambiance constatée durant les années précédentes. Lors de notre virée effectuée hier au niveau du village touristique ; nous avons constaté une atmosphère assez calme. A l'entrée du complexe, à hauteur de l'hôtel Erriadh, la rue est presque vide, alors que d'habitude, les estivants sont confrontés à des embouteillages monstres. Plus on avance vers le cœur du complexe, plus on remarque que le calme y règne. Même les vendeurs de cacahuètes et de chocolat, de cigarettes et de café, de galettes et de m'hadjeb, de colliers et de bracelets lumineux ne sont pas nombreux sur la plage, au niveau du parking central et dans le port comme à l'accoutumée en cette période de l'année. Pour qui connaît Sidi Fredj, l'ambiance estivale s'est métamorphosée. Il est clair que c'était un vendredi matin, les résidents sont censés faire la grasse matinée, ou alors accomplir la prière pour rejoindre la plage, mais nous n'avons rencontré que des groupes de jeunes sillonnant le port ou encore les artères du complexe, ou quelques couples trouvant refuge sous les arcades ; la plage était quasiment vide en cette matinée. «Nos locataires dorment à cette heure-ci, c'est normal qu'il n'y ait presque personne au port et à la plage», nous précise Ahmed Benmeddour, directeur de l'hôtel El Manar et du Casif. «Avec un programme assez riche durant la soirée, les locataires veillent tard ; ils ne descendent à la plage que dans l'après-midi, et le port ne connaît un certain rush qu'en fin de journée», explique notre interlocuteur. Selon lui, le taux de fréquentation a baissé cette année par rapport aux années précédentes, essentiellement durant le début du mois de juillet en raison de la Coupe du monde. Les estivants profitent de ces derniers jours Toutefois, M. Benmeddour nous fait savoir qu'une certaine reprise est constatée durant ces derniers jours. «Depuis 15 jours, nous enregistrons une fréquentation assez importante ; d'ailleurs nous affichons complet jusqu'au 8 août, à la veille du mois de Ramadhan.» «Les estivants veulent profiter au maximum de l'été à l'approche du mois de Ramadan.» Notre interlocuteur indique que l'ambiance est autre durant la soirée, beaucoup de familles assistent aux soirées animées au Casif qui affiche souvent complet. Il précise aussi que le programme artistique se poursuivra durant le mois de Ramadhan et que certaines familles ont même réservé au niveau des hôtels El Marsa et El Manar pour passer quelques jours de Ramadhan sur place. La saison estivale, qui a rapidement bouclé son deuxième mois, a connu cette année des chamboulements en raison de sa coïncidence avec le mois de Ramadhan. Cette situation a poussé, il faut le dire, les professionnels du tourisme à chercher les meilleures méthodes et formules afin de sauver cette saison, mais il est certain que le manque à gagner n'a pu être évité.