Stéphane Guillon et son humour au vitriol, Pierre Péan, Michel Collon et tant d'autres ne nous contrediront pas quand nous avancerons que le french doctor transfuge du PS devenu chef de la diplomatie UMP française est le fou du roi Sarkozy. Un fou que le pouvoir, à l'instar de nombreuses monarchies, utilise à escient pour faire passer des messages, des idées et souhaits qui ne peuvent pas être formulés officiellement. Au royaume chérifien, Hassan II avait son «fou», un fidèle qui se permettait toutes les fantaisies. Il faisait partie de la famille et était de toutes les cérémonies officielles et protocolaires et tous les «vizirs» le craignaient tant il était les yeux et l'oreille du monarque… Sarkozy a-t-il pris exemple sur ce dernier ? Ou bien, Bernard Kouchner qui n'a pas encore fini de nous surprendre avec ses frasques et ses idioties, a-t-il volontairement endossé ce costume de carnaval ? Il faut le croire. Et dans leurs portraits, interviews et écrits, Stéphane Guillon, joyeux drille, Michel Collon ou Pierre Péan, pour ne citer que ces joyeux lurons, savent de quoi ils parlent. Ils n'en reviennent pas surtout que l'ancien chantre et militant des droits de l'homme est surtout un vénal et un consultant de dictateurs africains qui l'ont arrosé avec des millions d'euros pour de prétendus travaux de consulting… A boulets rouges sur l'Algérie… Mais voilà le french doctor est toujours au service de l'Elysée qui compte sur son «fou» pour poursuivre une politique diplomatique décidément hors du commun. L'homme ferait rire encore longtemps, n'était-ce le savant amalgame qu'il utilise pour faire prendre aux gens des vessies pour des lanternes. En Algérie, le défenseur du droit de poursuite est connu, non pas pour ses frasques mais surtout pour sa haine non cachée de l'ex-colonisé, le personnage n'ayant jamais digéré le fait que d'anciens indigènes colonisés puissent aujourd'hui démontrer qu'ils sont capables de gouverner en toute indépendance et opérer les meilleurs choix pour leur peuple. Témoin une de ses sorties, lors de son audition par la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, quand il affirme : «A l'instar de l'ONU, nous avons salué comme une avancée la proposition d'autonomie déposée par les Marocains sur la table du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.» Et surtout quand il ajoute : «La frontière entre l'Algérie et le Maroc est l'une des plus hermétiques du monde.» A l'évidence, outre les millions d'euros versés par des dirigeants d'Afrique noire pour ses travaux de pseudo-consultant, Bernard Kouchner a dû certainement – pour affirmer de telles inepties – avoir été arrosé d'autres millions de dirhams sonnants et trébuchants. Avec en prime un séjour offert à la «Mamounia» de Marrakech où l'on sert, il est vrai, un choix de tajines succulents… Une personnalité sans scrupule Deux affirmations qui sont bien sûr dirigées contre l'Algérie dont tout le monde sait que les relations avec la France ne sont pas au beau fixe actuellement et ce ne sont pas les raisons qui manquent à l'Algérie pour avoir une attitude pareille vis-à-vis de Paris où, hélas, on n'a pas encore compris que les politiques néocoloniales sont révolues et inefficaces depuis longtemps. Alors pourquoi un chef de la diplomatie se permet-il de telles envolées, à part le fait que cela a dû lui rapporter gros ? En fait, l'ex-chantre des droits de l'homme, comme tous les fous de rois, sait très bien ce qu'il veut, et ce faisant, il contribue à faire diversion sur d'autres sujets d'actualité autrement plus importants pour le monde. Ainsi, s'il avoue à demis mots vouloir sacrifier le combat libérateur du peuple sahraoui -qui poursuivra sa lutte jusqu'à obtenir gain de cause -, au profit de la politique d'apartheid du Makhzen, le french doctor cherche surtout à porter le chapeau à l'Algérie qui pour sa part ne fait qu'offrir l'asile politique à un peuple chassé de sa terre. Un point c'est tout. N'en déplaise à tous les va-t-en guerre. Mais là ou Bernard Kouchner va un peu fort c'est quand il affirme - lui le plus grand soutien du sionisme international et le plus grand défenseur d'Israël - que notre frontière avec le Maroc est la plus hermétique au monde ! Et ça, c'est à hurler de rire ! De tels propos pour quelqu'un qui connaît mieux que personne la situation que vit le peuple palestinien grâce aux murs de la honte érigés par ses copains Libermann et Netanyahu sont tout simplement fabuleux… Et les murs de l'apartheid israélien ? Oublie-t-il que même les invités officiels amis d'Israël doivent se soumettre à de nombreux contrôles, montrer patte blanche, porter une kippa et surtout dire Shalom au mausolée de l'holocauste, avant d'être accueillis sur les terres spoliées aux Palestiniens ? Que les enfants de Ghaza pour se soigner et se nourrir n'ont d'autre choix que de braver l'ennemi et se faufiler dans de dangereux souterrains bombardés régulièrement sur la frontière très hermétique entre l'Egypte et Israël ? Mais il est vrai qu'en tant qu'Algériens, nous aimerions tant que la frontière algéro-marocaine soit effectivement hermétique. Et vous savez pourquoi Monsieur Kouchner ? Parce que le régime marocain profite de la perméabilité actuelle pour transborder des biens considérables et notamment des produits de première nécessité et autres «devises» d'Algérie vers le Maroc et qu'en retour le Makhzen nous inonde de la drogue cultivée sur des milliers d'hectares de champs de pavot du Rif sur lesquels l'Union européenne et la France ferment hypocritement les yeux et avec condescendance. L'Algérie, Monsieur Kouchner, livre un combat sans merci contre le terrorisme et les Algériens savent pertinemment que les terroristes s'alimentent justement de ces trafics d'armes et de drogue qui nous viennent, en partie, du Maroc.